Ils prônent un «projet collectif de formation et d’éducation qui assurera à chaque personne la dignité par le travail» et appellent à une «véritable mobilisation».
Dans son traditionnel message du 1er mai, Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, le conseil «Eglise et Société» de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec se livre à une réflexion sur les bouleversements technologiques et leurs impacts sur les travailleurs. Cette «quatrième révolution industrielle» refaçonne la société, avec des conséquences sur le bien commun, l’emploi, la distribution des revenus et la cohésion sociale.
S’inspirant des réflexions du pape François dans son encyclique «Laudato si’», les évêques catholiques du Québec soulignent la nécessité de miser toujours davantage sur un développement du capital humain en réponse au développement technologique.
«Les bouleversements technologiques auxquels fait face la société d’aujourd’hui sont susceptibles d’avoir des conséquences sur le bien commun, sur l’emploi, sur la distribution des revenus ainsi que sur la cohésion sociale», écrivent-ils. »Les machines remplaceront-elles les humains? Même si elles ne les remplacent pas, auront-elles un impact sur les salaires? Sur les inégalités de revenus et de richesse?», demande notamment ce 42e texte annuel produit par l’épiscopat québécois pour le 1er mai.
Pour les évêques, il est important d’apporter des réponses à ces interrogations, «car on n’en est plus seulement à la substitution du travail humain par la machine, on en est à la reconfiguration même des modes de production et de distribution».
Afin de diminuer le plus possible les effets délétères des bouleversements technologiques sur la vie des travailleurs, les évêques souhaitent que la société québécoise toute entière se mobilise autour d’un «projet d’éducation et de formation» apte à préserver la dignité des travailleurs face «aux impacts négatifs de la nouvelle phase de développement technologique sur le monde du travail».
Le message des évêques mentionne quelques-unes de ces nouvelles technologies: le téléphone cellulaire qui, grâce à une application ingénieuse, permet de suivre des indicateurs de santé; des voitures qui se conduisent toutes seules et qui nous emmènent à bon port, en toute sécurité; l’économie de «partage» des entreprises Uber, AirBnB , et autres, qui permettent d’accéder à des ressources inutilisées, ou sous-utilisées; des usines robotisées (avec des imprimantes 3D) où l’on produit des pièces ou autres biens en petite série, à proximité des marchés, etc. De là la nécessité de se doter d’une stratégie numérique.
«On n’en est plus seulement à la substitution du travail humain par la machine, on en est à la reconfiguration même des modes de production et de distribution», constatent-ils. Et de se demander comment favoriser l’emploi, une meilleure distribution des revenus et par conséquent la cohésion sociale, «sans ramer à contre-courant de cette nouvelle phase de développement technologique».
Les évêques sont d’avis qu’il faut miser, plus encore qu’à l’heure actuelle, sur un développement du capital humain en réponse au développement technologique, sans oublier le «devoir d’aide et de protection des plus démunis, de celles et de ceux qui ne sont pas en mesure de prendre ce virage de formation».
L’Assemblée des évêques catholiques du Québec publie un message du 1er mai depuis 1974, poursuivant une tradition commencée par les évêques du Canada en 1956. Le conseil «Eglise et Société» propose aux communautés chrétiennes et à leurs responsables des réflexions et des actions susceptibles de promouvoir la justice sociale et le respect des droits de la personne. (cath.ch-apic/com/be)
Jacques Berset
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