Li Jiangong, le mari de la malheureuse Ding Cuimei, a réussi à survivre à la tentative d’homicide, rapporte l’ONG chinoise de défense des chrétiens China Aid, relayée le 19 avril 2016 par l’agence d’information catholique Asia News.
Le 14 avril, le pasteur et sa femme se sont placés devant les bulldozers d’une entreprise soutenue par le gouvernement, envoyés pour démolir l’église de Beitou, dans la ville de Zhumadian. Un promoteur immobilier voulant construire sur le terrain avait obtenu l’autorisation de démolition de l’édifice. Lorsque les deux chrétiens ont refusé de s’enlever, un membre de l’équipe a lancé: «Enterrez-les vivants. Je me porte responsable pour leurs vies». Une pelleteuse a alors poussé Li et Ding dans une fosse et a commencé à les recouvrir de terre. Le pasteur a réussi à s’extraire des gravats mais sa femme est décédée par suffocation, avant de pouvoir être secourue.
La communauté chrétienne locale s’est plainte de la lenteur des secours et de l’attitude de la police, qui semblait réticente à traiter l’affaire. Le révérend Li est lui-même sous pression des autorités, qui craignent une «mauvaise publicité» après le meurtre de sa femme.
Suite à l’incident, la police a ouvert une enquête et arrêté deux membres de l’équipe de démolition, mais n’a donné aucune indication sur la procédure en cours.
Depuis le début de la campagne nommée «Trois rectification et une démolition», lancée en 2013 dans la province du Zhejiang, au sud-est de la Chine, au moins 1’700 croix ont été enlevées des églises. De nombreuses églises ont également été détruites dans d’autres provinces, dont le Hebei, le Hubei et le Henan.
Beaucoup de chrétiens considèrent que la véritable raison de cette campagne est de réduire l’influence des communautés chrétiennes, qui ne cesse de grandir dans certaines régions de Chine. (cath.ch-api/asian/rz)
Raphaël Zbinden
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