Engagés dans le dialogue œcuménique, Shafique Keshavjee et Martin Hoegger, qui ont été ministres au sein de de l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV), sont les coprésidents du R3. Plusieurs pasteurs encore en activité au sein de l’EERV font également partie du comité.
L’assemblée générale de lancement de ce mouvement se tient dans les locaux de la communauté des sœurs de Saint-Loup, le 14 avril 2016. Le R3 publie à cette occasion un document théologique de base intitulé «Le Manifeste bleu«.
Ce mouvement est issu de l’EERV. Il est né plus précisément de la volonté de certains de ses membres ayant refusé l’adoption par l’EERV du rite pour les couples de même sexe liés par un partenariat enregistré, en 2013, et insatisfaits du fait que leur point de vue sur l’homosexualité n’ait pas été reconnu.
Si l’on en croit le pasteur Gérard Pella, l’un des porte-parole du R3, les membres de ce mouvement – qui ne veut pas à sortir de l’Eglise réformée, dans laquelle ils tiennent «à confesser et à vivre la foi chrétienne qui nous est commune» – ne cherchent pas à «conquérir» le synode de l’EERV, «mais à renouveler l’Eglise réformée».
En ce qui concerne l’aspect institutionnel, le R3 souhaite aussi vivre une relation de confiance avec les autorités de son Eglise, «qui devront prendre en compte la diversité des courants théologiques et davantage prendre leurs décisions sur le mode du consensus».
Par ailleurs, le R3 se sent proche du courant récemment créé des «Attestants» en France, qui s’opposent à un libéralisme théologique «qui fait des ravages en France comme en Suisse», note Serge Carrel, journaliste au sein de la Fédération romande d’Eglises évangéliques/FREE. Le R3 a également des affinités avec le «Landeskirchen-Forum» en Suisse alémanique.
Vu son attachement à la croissance et au renouveau des Eglises réformées, ce mouvement soutient la création de la Haute Ecole de théologie (HET-pro), dont l’ouverture est annoncée à Saint-Légier (VD) pour septembre 2017. Elle se veut protestante, professante et professionnalisante.
«La constitution du R3 permet la cristallisation d’un courant au sein de l’EERV qui n’a eu que peu voix au chapitre au sein des autorités ecclésiales de cette Eglise protestante, tant au conseil synodal (exécutif) qu’au synode (législatif). Tout en cherchant à rassembler large, il permet aux réformés ‘orthodoxes’ de souligner leur conception plus classique de la lecture de la Bible et mettre en réseau leurs ressources, écrit Serge Carrel. (cath.ch-apic/com/free/be)
Jacques Berset
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