Le prélat français Christophe Pierre nommé nonce apostolique aux Etats-Unis

Après avoir représenté le Saint-Siège au Mexique pendant neuf ans, Mgr Christophe Pierre a été nommé nonce apostolique aux Etats-Unis par le pape François, le 12 avril 2016. Le prélat français succède à l’Italien Carlo Maria Viganò. Ce dernier, qui a atteint l’âge de la retraite, avait été nommé à Washington en 2011. Une promotion qui visait alors vraisemblablement à l’éloigner de Rome.

La rumeur courrait depuis le récent voyage du pape François au Mexique. A 70 ans, le Français Christophe Pierre, nonce à Mexico depuis 2007, devient donc nonce à Washington, un poste prestigieux au sein de la diplomatie pontificale.

A «l’école des nonces»

Ordonné prêtre pour le diocèse de Rennes, dont il est originaire, Christophe Pierre fut cependant vicaire pendant trois ans dans le diocèse de Nanterre avant d’intégrer l’Académie pontificale ecclésiastique, «l’école des nonces» à Rome. Après des missions auprès de la Secrétairerie d’Etat du Vatican et dans de nombreuses nonciatures – en Nouvelle-Zélande, au Mozambique, au Zimbabwe, à Cuba, au Brésil, à l’ONU à Genève – il a été nommé nonce apostolique en Haïti par Jean Paul II en 1995.

Quatre ans plus tard, Mgr Christophe Pierre a été nommé nonce en Ouganda. C’est en mars 2007 que Benoît XVI l’a nommé nonce au Mexique. A Mexico, il a organisé les voyages de Benoît XVI puis de François. Courant 2006, Mgr Pierre avait figuré parmi les favoris pour occuper le poste de secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats. Un autre Français, Mgr Dominique Mamberti, avait été finalement nommé.

L’ombre de «Vatileaks»

A Washington, Mgr Christophe Pierre succède à Mgr Carlo Maria Viganò, qui a fêté ses 75 ans en janvier dernier, atteignant donc l’âge de la retraite. En poste à Washington depuis octobre 2011, le prélat italien était auparavant secrétaire général du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican.

Quelques mois après sa nomination, la presse italienne avait assuré que son éloignement de Rome était dû à son engagement en faveur d’une réforme de la gestion du Gouvernorat, mal accueillie par certains de ses collaborateurs. Ceux-ci auraient ensuite manœuvré pour le faire partir, l’accusant de créer un climat de travail négatif.

La diffusion dans la presse de courriers adressés par Mgr Viganò à Benoît XVI, dans desquels il se défendait des accusations formulées à son encontre et considérait son départ comme une «punition», avait été au commencement de l’affaire dite des «Vatileaks». (cath.ch-apic/imedia/ami/be)

Jacques Berset

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