Lors de cette huitième audience au Vatican, c’est Nicola Maio qui a été interrogé. Cet ancien secrétaire exécutif de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA), qui avait démissionné de son poste, a nié à plusieurs reprises avoir dérobé des documents à la Préfecture pour les affaires économiques.
S’il avait accès aux documents de cet organe dans le cadre de son travail de comptabilité, d’administration et de logistique au sein de la COSEA, a-t-il assuré, il n’a «jamais soustrait» ces documents ni «suspecté qu’ils fussent utilisés à des fins illicites».
Nicola Maio a assuré qu’en toutes choses il avait obéi aux ordres de son supérieur direct, Mgr Vallejo Balda, lui-même répondant «directement au pape François». En possession de documents financiers qu’il montrait à son supérieur à sa demande, il a assuré avoir toujours agi «légitimement».
Nicola Maio a aussi fait état d’une «pression psychologique» dans son rapport de subordination à Mgr Vallejo Balda: ce dernier, a-t-il expliqué, faisait valoir «la volonté du pape» dans ses ordres. Il a affirmé également n’avoir pas reçu de demandes «anomales – non finalisées au bien du pape et du Saint-Siège – ou illégitimes».
Au cours de cette audition, le laïc italien a démenti avoir jamais rencontré les deux journalistes Gianluigi Nuzzi et Emiliano Fittipaldi avant le procès, et leur avoir transmis des documents. Il s’est défendu d’avoir été sollicité sur ce point par Francesca Chaouqui, également inculpée dans le procès.
Nicola Maio a cependant noté le «fort ascendant» de la consultante italienne sur Mgr Vallejo Balda dont elle catalysait la vie privée. Questionné par le promoteur de justice ou les divers avocats, Nicola Maio a concédé avoir participé «une fois» à un déjeuner organisé par Francesca Chaouqui avec le célèbre homme d’affaires et de l’ombre Luigi Bisignani. Au cours de cette rencontre où l’Italien ne traitait l’élite du pays avec «familiarité», les échanges auraient mentionné les services secrets et la possibilité d’une «attaque bactériologique».
Faisant état par ailleurs d’un «groupe de contacts», dans la curie, qui s’inquiétait de voir la réforme financière sabotée, Nicola Maio a expliqué avoir quitté son poste parce qu’il se sentait «instrumentalisé» pour des activités étrangères à son travail et que certaines requêtes le «troublaient».
Enfin, il a confirmé être au courant de l’événement «très grave» survenu au printemps 2014, couvert par le secret pontifical, que Francesca Chaouqui avait évoqué durant la dernière audience, le 6 avril. Lors de la prochaine audience, prévue le 13 avril, c’est le journaliste Gianluigi Nuzzi qui devrait être interrogé. (cath.ch-apic/imedia/ak/pp)
Pierre Pistoletti
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