Pérou: Le mouvement Sodalicio de Vida Cristiana reconnaît les dérives de son fondateur

Le mouvement Sodalicio de Vida Cristiana (SVC) au Pérou a reconnu, le 5 avril 2016, la culpabilité de son fondateur, le laïc Luis Fernando Figari Rodrigo à qui sont reprochés des sévices physiques et psychologiques ainsi que des abus sexuels. La congrégation a présenté ses excuses pour les crimes commis et a annoncé une réforme globale de l’institution.

Le Sodalicio de Vida Cristiana est une société de vie apostolique fondée au Pérou en 1971. Elle regroupe des prêtres, des laïcs et des familles et a été reconnue par le Vatican en 1997. Elle est active dans le travail d’évangélisation notamment auprès des jeunes et des marginaux, dans divers pays d’Amérique latine, mais aussi aux Etats-Unis et en Italie.

Après plus de «cinq mois de prière, de réflexion et d’une auto-critique sévère», le supérieur général de la Congrégation, Alessandro Moroni, a reconnu, dans un message vidéo, la véracité des accusations d’abus physiques, psychologiques et sexuels, portées contre le fondateur. Les faits sont actuellement examinés par le Vatican, a-t-il précisé.

L’affaire avait éclatée en octobre 2015 après la publication d’un livre d’un journaliste intitulé «Mi-moine – mi-soldat», recueillant pas moins d’une trentaine de témoignages d’abus de divers ordres commis par le fondateur et d’autres membres de la communauté. Selon l’auteur du livre, trois ex-membres avaient dénoncé les faits auprès de l’archevêque de Lima, mais n’avaient pas obtenu de réponse.

Visite apostolique par le Vatican

En décembre dernier, après une visite apostolique, le Vatican a ordonné la séparation immédiate de Luis Fernando Figari de la communauté. Le message rappelle également que la Congrégation collabore avec le Saint-Siège pour la poursuite de toutes les enquêtes en cours.

Le supérieur général a en outre annoncé «l’ouverture immédiate d’une réforme globale de notre organisation en assumant les erreurs du passé afin de construire une nouvelle société» avec l’aide d’un délégué du Vatican. Les responsables reconnaissent n’avoir pas réagi avec fermeté et de manière opportune. Ils se sont dit prêts à assumer la pénitence nécessaire pour obtenir le pardon de Dieu, de l’Eglise, et de la société. (cath.ch-apic/acip/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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