Dans une déclaration, le saint-synode des évêques de l’Eglise orthodoxe de Grèce, réuni à Athènes, précise l’objectif de cette visite éventuelle: «contribuer à la prise de conscience de la communauté internationale en vue d’une cessation immédiate des hostilités dans la région de la Méditerranée et du Moyen-Orient qui affectent fortement les communautés chrétiennes». Mais aussi de souligner «l’émergence d’un grand problème humanitaire causé par des réfugiés désespérés cherchant un meilleur avenir sur le continent européen». Un représentant de l’Eglise orthodoxe grecque a par ailleurs assuré à l’agence de presse Reuters que la visite du pontife aurait lieu le 14 ou le 15 avril, et que le patriarche œcuménique orthodoxe Bartholomée pourrait y participer.
Il s’agirait d’un déplacement «d’un jour, non protocolaire et proprement humanitaire», précise encore le communiqué du saint-synode. Interrogé par l’agence de presse italienne ANSA, le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a confirmé que ce sujet avait été mentionné et qu’il y avait des contacts en cours. «Je ne démens pas les rumeurs mais pour le moment je ne peux rien dire car il n’y a aucune décision, date ou programme défini», a-t-il ajouté. Le 21 mars dernier, le pape François recevait au Vatican le métropolite Gabriel de Nea Ionia, chargé de la question des migrants au sein de l’Eglise grecque.
Cette visite symbolique surviendrait une dizaine de jours après l’entrée en vigueur d’un accord entre l’Union européenne et la Turquie pour limiter l’arrivée des migrants sur le Vieux continent. Dans le cadre de cet accord controversé, plusieurs bateaux ont déjà reconduit vers la Turquie plus de 200 migrants entrés illégalement en Grèce. Mais dans le même temps, d’autres continuaient de débarquer sur les côtes grecques, en provenance du Moyen-Orient et d’Asie. Le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, a accusé cet accord de nier «le droit à émigrer».
Quelques mois seulement après son élection, le pape François avait déjà créé la surprise en annonçant sa visite sur l’île sicilienne de Lampedusa, pour son premier déplacement hors de Rome. Il y avait dénoncé la «globalisation de l’indifférence» face au drame de milliers de migrants morts noyés au large des côtes de cette île proche du nord de l’Afrique. (cath.ch-apic/imedia/bl/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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