Le secrétariat du Synode des évêques assure notamment que ce document «de nature pastorale» n’entend pas «changer» mais plutôt «recontextualiser» la doctrine de l’Eglise concernant le mariage et la famille, et insiste sur un besoin de «conversion du langage» et de «discernement».
A l’approche de la publication de l’exhortation apostolique du pape François, les évêques du monde entier ont ainsi reçu plusieurs courriers du secrétariat du Synode des évêques, dont l’agence de presse I.MEDIA a eu connaissance. Une première lettre les a sensibilisés à bien préparer la réception de ce document «très attendu» qui suscitera «un vif intérêt et de nombreux commentaires», en particulier «dans la presse mondiale».
Dès lors, les évêques ont été conviés à fixer une conférence de presse de présentation du document dans leur diocèse en y invitant un expert de la pastorale familiale, un théologien, un couple ou des personnes mariées ou en mesure de parler des réalités et des problèmes abordés dans l’exhortation.
Les évêques ont également reçu une quinzaine d’extraits de catéchèses du pape François sur la famille ainsi que des passages de catéchèses de Jean Paul II sur la théologie du corps, datant de 1980 et 1982. L’Exhortation apostolique «Amoris Laetitia», explique Rome, fera ainsi référence à ces textes, mais elle comportera également des parties entièrement nouvelles, certaines s’inspirant directement de l’Ecriture sainte, «qui complètent un vaste tableau, très riche en indications et en inspirations pour la vie, la spiritualité et la pastorale familiale».
Une seconde lettre, envoyée le 31 mars dernier aux évêques, offre quant à elle des orientations pour la lecture de l’Exhortation apostolique «Amoris Laetitia» pour le moins intéressantes. Rome explique dans un premier temps que «le style du pape François est lié au besoin de ›renouveau’ et, plus encore, d’une vraie ›conversion’ du langage».
«Pour parler de la famille et aux familles, la question n’est pas de changer la doctrine, mais d’inculturer les principes généraux afin qu’ils puissent être compris et mis en pratique», expliquent les responsables du synode. Ils relèvent que le pape François entend s’exprimer dans un langage attentif aux interlocuteurs, qui requiert «discernement et dialogue».
«Le discernement exige que l’on ne donne pas pour acquis une formulation de la vérité ni les choix à accomplir», précise la lettre aux évêques qui offre encore deux autre mots-clefs: «inclusion» et «souci pastoral».
En conclusion, les responsables du synode assurent que «la préoccupation du pontife est donc de recontextualiser la doctrine au service de la mission pastorale de l’Eglise», soulignant qu’il «ne s’agit pas d’adapter une pastorale à la doctrine», ni «d’arracher à la doctrine son sceau pastoral originel et constitutif».
A Rome, on explique enfin que «la doctrine doit être interprétée par rapport au cœur du kérygme chrétien et à la lumière du contexte pastoral dans lequel elle sera appliquée, sans jamais oublier que la suprema lex doit être la salus animarum, comme l’énonce le dernier canon du Code de droit canonique». Le droit canon précise ainsi que «le salut des âmes doit toujours être dans l’Eglise la loi suprême». (cath.ch-apic/imedai/ami/be)
Jacques Berset
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