Professeur de littérature et de civilisation à Tunis, membre associée du Laboratoire d’études sur les monothéismes en France, Hela Ouardi a suscité par son ouvrage récemment paru en France, chez Albin Michel, une vive polémique dans le monde musulman. Elle y remet en cause de nombreuses «vérités» sur la vie du prophète Mohamet. Sur la base de diverses sources, elle évoque des zones d’ombre de la mort du prophète de l’islam.
Selon elle, le prophète Muhammad aurait été assassiné et ne serait pas mort naturellement. «A la fin de sa vie, il a été victime de plusieurs attentats. Il se méfiait de son entourage d’ailleurs, et quand on l’a forcé à prendre un médicament, il a demandé aux personnes présentes de prendre la même potion. En fait, d’après certains auteurs musulmans, il serait peut-être mort de pleurésie. Mais les plus anciennes biographies musulmanes affirment qu’il aurait été empoisonné par une juive de Khaybar. Cette thèse embarrasse les théologiens qui considèrent qu’elle pourrait nuire au prestige du prophète. Les docteurs d’Al-Alzhar reconnaissent ainsi qu’il a été empoisonné, mais assurent qu’il a survécu trois ans au poison, preuve de l’intervention divine», indique-t-elle dans une interview à l’hebdomadaire Le Point.
Dans ce même interview, l’auteur affirme s’être reposée sur la tradition musulmane. «Contrairement à ce que l’on peut croire, tout a été écrit, il suffit de prendre la peine de lire les textes. Mon livre n’est pas une œuvre de fiction. C’est le résultat de trois ans de lecture attentive du Coran, des hadiths, c’est-à-dire les faits et les dires que l’on attribue au Prophète, et des récits biographiques publiés après sa mort.»
La presse sénégalaise citant des responsables de l’organisation islamiste, ‘Jamra’ indique que le chef du gouvernement, a informé le président Sall, absent du pays. Celui-ci a donné alors instruction au premier ministre, pour mettre immédiatement terme à la vente du livre jugé «provocateur», car il «jette le discrédit sur l’icône de la religion musulmane, le Messager d’Allah». Le ministre de la Culture, Mbagnick Ndiaye, a confirmé qu’il avait publié le 29 mars, un arrêté ministériel portant interdiction de la vente de «cet ouvrage sacrilège» sur toute l’étendue du territoire national. (cath.ch-apic/ibc/mp)
Maurice Page
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