A Rome, le sanctuaire de la divine miséricorde ne désemplit pas

A quelques pas du Vatican, une église pourrait bien faire concurrence à la basilique Saint-Pierre pendant le jubilé des fidèles attachés à la spiritualité de la divine miséricorde, les 2 et 3 avril 2016. La paroisse Santo Spirito in Sassia, est consacrée depuis un peu plus de 20 ans «sanctuaire de la divine miséricorde».

Quelques jours jours plus tôt, en pleine semaine, l’église est déjà pleine à craquer. Des centaines de fidèles sont venus prier, à 15h, «l’heure de miséricorde». Cette heure correspond à celle où le Christ est mort sur la croix, l’une des quatre dévotions que Jésus révéla à la sainte polonaise Faustine Kowalska (1905-1938), pour propager dans le monde le culte de la miséricorde divine.

La foule est telle qu’il a fallu rajouter des chaises en plastique dans les allées. Pour les retardataires, il faudra rester debout. C’est le cas d’un couple de Polonais venus avec leurs trois enfants. Le cadet égrène méticuleusement un chapelet. La petite dernière, une blondinette, reste sagement accrochée à la jupe de sa maman. Dans un anglais hésitant, Maria, l’aînée, explique que la famille vient pour la 13e fois au sanctuaire pour y prier sainte Faustine. Cette église est très liée à la communauté polonaise. Le Polonais Mgr Konrad Krajewski, responsable de l’aumônerie apostolique, a pris l’habitude de venir y confesser les fidèles chaque après-midi. Les dimanches et jours de fête, une messe est célébrée en polonais à 16h.

Consacrée par le pape Jean Paul II

C’est en janvier 1994, peu après la béatification de soeur Faustine, canonisée six ans plus tard, que Jean-Paul II décida de consacrer cette église au culte de la miséricorde divine. Depuis, un grand tableau représentant le Christ miséricordieux – tel qu’il apparut à sainte Faustine –, y est exposé. On y voit Jésus, vêtu de blanc, la main droite levée en signe de bénédiction, l’autre touchant sa poitrine, d’où jaillissent deux grands rayons, l’un rouge symbolisant le sang, l’autre bleu, symbolisant l’eau. Chaque jour, à 18h, le chapelet de la miséricorde est récité. Et tous les 5 du mois, une messe solennelle à la miséricorde divine est célébrée.

L’église, qui conserve également une relique du pape polonais, propose à la vente, dans la sacristie, des objets sacrés et des livres en plusieurs langues. Depuis 2013, c’est aussi ici que l’on trouve la fameuse Misericordina, un «médicament spirituel» contenant un chapelet et l’image du Christ miséricordieux. Imaginé par un séminariste de Gdańsk, dans le nord de la Pologne, le concept a séduit le pape François.

Amoureuse de la divine miséricorde

A la fin de «l’heure de miséricorde», un couple atypique descend les marches du parvis. Loana, cheveux blond platine coupés à la garçonne, vient de Milan. Elle est accompagnée de son ami Roberto, vêtu d’un perfecto. «Nous sommes très dévots à la miséricorde divine, explique-t-elle. Elle nous donne beaucoup d’amour, avec elle on se sent bien, unis. Elle nous fait voir beaucoup de choses». C’est lors d’un pèlerinage qu’elle découvre le sanctuaire, où elle revient, depuis, régulièrement : «c’est comme une seconde maison !».

Derrière eux, s’approche un groupe de religieuses salésiennes venues à Rome en pèlerinage pour le jubilé. Parmi elles, sœur Maria Rosaria, particulièrement dévote à Jésus miséricordieux, prie chaque jour le chapelet de la miséricorde divine : «J’en suis amoureuse ! Je sens que la miséricorde est puissante, qu’elle donne la charité spirituelle». Elle prie particulièrement pour «la paix pour le monde entier», mais aussi pour «ces frères qui n’ont pas encore atteint ce cœur miséricordieux de Jésus».

Dans le cadre du jubilé, le sanctuaire organise, une fois par mois, des catéchèses sur le thème de la miséricorde, avec le cardinal Walter Kasper, Mgr Rino Fisichella, organisateur du jubilé, ou encore le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le 4 avril, pour conclure le Congrès apostolique européen de la miséricorde, une rencontre aura lieu dans les locaux situés sous l’église avec le Père Patrice Chocholski, recteur du sanctuaire d’Ars en France et secrétaire général des Congrès mondiaux de la miséricorde, et le cardinal autrichien Christoph Schönborn. (cath.ch-apic/imedia/bl/mp)

Maurice Page

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