Durant la célébration, où les cardinaux, évêques et prêtres présents à Rome étaient réunis autour de leur évêque, le pape François a rappelé la tâche des ministres ordonnés d’incarner la miséricorde «de mille manières» auprès de l’humanité. Mais les prêtres, eux-mêmes souvent «pauvres et aveugles, prisonniers et opprimés», a-t-il ajouté, ont besoin d’être rachetés pour devenir «ministres de miséricorde et de consolation».
Outre les «innombrables personnes pauvres, ignorantes, prisonnières» dans le monde, le pape a en effet mis en lumière les misères spirituelles des prêtres: «souvent, nous sommes aveugles (…), non parce que nous n’aurions pas l’Evangile à portée de la main, mais par excès de théologies compliquées. Nous sentons que notre âme est assoiffée de spiritualité, non par manque d’Eau Vive (…) mais par excès de spiritualité ›pétillante’, de spiritualité light. Nous nous sentons aussi prisonniers, (…) non de clôtures d’acier, mais par une mondanité virtuelle qui s’ouvre et se ferme d’un simple clic. Nous sommes oppressés (…) par l’attrait de mille propositions de consommation dont nous ne pouvons pas nous défaire».
«Le Seigneur exagère dans sa miséricorde, a aussi assuré le pape François dans sa longue homélie. Puisque c’est lui qui nous donne l’exemple, nous ne devons pas avoir peur d’exagérer nous aussi». Et le pontife argentin de souligner deux domaines en particulier: la «rencontre» qui est pour Dieu «une fête». Et le «pardon» lui-même, où Dieu remet «des dettes incalculables», mais aussi «fait passer directement de la honte la plus honteuse à la dignité la plus haute sans étapes intermédiaires».
La réponse à ce pardon surabondant du Seigneur, a insisté le pape, est de se maintenir «dans cette saine tension entre une honte digne et une dignité qui sait avoir honte». L’évêque de Rome a alors une nouvelle fois encouragé à prendre le temps de faire la fête après s’être confessé, ou après avoir fait l’aumône.
Après l’homélie, conformément à la tradition de la messe chrismale, les prêtres ont renouvelé leurs promesses sacerdotales, puis le pape a béni les huiles destinées aux sacrements: l’huile des malades et celle des catéchumènes, et enfin le Saint Chrême. Ces huiles seront notamment utilisées lors des baptêmes qui seront célébrés dès la fête de Pâques.
Dans l’après-midi, à 17h, le pape présidera la messe de la Cène, première célébration du Triduum pascal, dans un centre pour réfugiés au nord de Rome. Il y lavera les pieds de 12 personnes, dont une majorité de réfugiés parmi lesquels des non catholiques. (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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