Cette année, pour la messe de la Cène du Seigneur, le pape François se rendra dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Castelnuovo di Porto, dans la région du Lazio. Il y lavera les pieds de 12 jeunes réfugiés, «comme signe de service et d’attention à leur condition», a précisé Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.
Une grande partie de ces jeunes ne sont pas catholiques. «Le signe du pape François devient ainsi encore plus éloquent, a commenté Mgr Fisichella. Il indique la voie du respect comme la route maîtresse pour la paix». En lavant les pieds des réfugiés, le pape François demande du respect pour chacun d’entre eux, a-t-il encore souligné.
Le 28 mars 2013, deux semaines après son élection, le pape François avait créé la surprise en se rendant à la prison pour mineurs de Casal del Marmo, dans un quartier de la périphérie de Rome. Il avait alors lavé les pieds de 12 jeunes détenus de différentes nationalités et confessions, dont une musulmane.
Le pontife argentin avait répété ce geste l’année suivante en célébrant la messe de la Cène du Seigneur dans un centre romain pour personnes malades et handicapées, dont un musulman de 75 ans, originaire de Libye, puis en 2015, dans la grande prison romaine de Rebibbia.
Cette fois encore, l’évêque de Rome procédera au lavement des pieds de personnes marginalisées, plaidant une nouvelle fois la cause des réfugiés, qui lui est particulièrement chère. En cette année jubilaire de la miséricorde, ce geste s’inscrira aussi dans la continuité des «vendredis de la miséricorde» lancés par le pape François.
Un vendredi par mois, le pape se rend ainsi auprès de personnes marginalisées, pour accomplir l’une des sept œuvres de miséricorde corporelle (donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts).
Déjà, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, dans la capitale argentine, le cardinal Jorge Mario Bergoglio avait pour habitude d’accomplir le rite du lavement des pieds auprès d’hommes et de femmes marginalisées. Une particularité qui a donc doublement rompu avec la tradition pontificale, selon laquelle la Cène était célébrée dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, où le pape lavait les pieds d’une douzaine de prêtres. En cohérence avec ses innovations, le pape François a fait en outre modifier le Missel romain en janvier dernier, afin d’ouvrir aux femmes la possibilité de participer au lavement des pieds. (cath.ch-apic/imedia/ak/bl/be)
Jacques Berset
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