En pleine polémique autour de l’affaire Barbarin, l’Assemblée plénière de la Conférence des évêques de France (CEF) fut l’occasion pour les prélats de l’hexagone de réaffirmer vigoureusement que leur première préoccupation est bien l’écoute et l’accompagnement des victimes d’abus sexuels, la souffrance ne connaissant pas de prescription. Ils ont rappelé les efforts importants entrepris depuis 15 ans, pour lutter contre la pédophilie au sein de l’Eglise de France.
Conscients de la vigilance à exercer, quelles que soient les circonstances, ils ont décidé de travailler précisément les questions nouvelles qui se posent à eux dès la prochaine séance du Conseil permanent en avril. Ils engageront ce travail en lien avec la «cellule de veille sur la pédophilie» dont la composition sera enrichie de nouvelles compétences. Par ailleurs, la CEF confirme la parution prochaine d’une nouvelle édition de la brochure «Lutter contre la pédophilie» ainsi que de fiches pratiques à destination des évêques, issues des réflexions menées lors des Assemblées plénières de 2015.
Une part importante de cette session a été réservée à la question du dialogue avec les musulmans. Réunis en forums, les évêques ont pu échanger sur l’école catholique et l’islam, la formation chrétienne dans une société où l’islam est présent, la place des communautés religieuses dans notre société et particulièrement la place de l’Eglise, la vie chrétienne dans un monde sécularisé et pluraliste, le service diocésain pour les relations avec les musulmans. Ils ont rappelé l’importance du dialogue tout en en soulignant les complexités éventuelles.
Les évêques se sont retrouvés en carrefours autour de différentes questions que posent les prêtres venus d’autres pays et exerçant leur ministère dans les diocèses. A l’issue de ces travaux, l’Assemblée a voté le principe d’établir une charte, partagée par l’ensemble des diocèses, sur l’accueil et l’accompagnement des prêtres venus d’autres pays.
Une séquence a été consacrée aux réseaux sociaux et à leurs enjeux pour le ministère épiscopal. Le Frère Eric Salobir, o.p., a éclairé les évêques sur les défis et les opportunités d’une présence épiscopale sur ces réseaux. En marge de cette conférence, trente évêques ont assisté à un temps de formation sur Twitter.
Un autre temps de cette Assemblée a permis aux évêques de travailler sur les églises, «Un nouvel enjeu pastoral». Au sein de forums, ils ont échangé sur l’aspect culturel de l’utilisation des églises, la dimension liturgique, les questions liées à la désaffectation et la relation entre patrimoine et dimension spirituelle.
Face à au drame que vivent les chrétiens en Syrie et en Irak, les évêques de France leur ont adressé un message dans lequel ils ont fait part de «leur vive inquiétude face aux lenteurs et aux difficultés d’obtention de visas pour la France pour les réfugiés et les déplacés à Erbil en Irak». A la suite du pape François et des évêques d’Orient, la CEF demande «que tout soit fait pour l’arrêt des combats, pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations sinistrées et pour le retour des populations déplacées sur leur terre». Prochainement, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, se rendra au Kurdistan pour signifier concrètement le soutien de l’Eglise de France à nos frères d’Orient.
Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a été réélu président de la Conférence des évêques de France pour un second mandat de trois ans. Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier et Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, ont été réélus tous deux vice-présidents de la CEF, pour un second mandat de 3 ans.
Enfin, les évêques ont vécu une démarche jubilaire dans le cadre de l’Année de la miséricorde. Dans les sanctuaires de Lourdes, ils ont franchi ensemble la Porte de la miséricorde.(cath.ch-apic/com/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
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