Jubilé de la miséricorde : les confessionnaux de la basilique Saint-Pierre ne désemplissent pas

La quinzaine de confesseurs de la basilique Saint-Pierre ne chôment pas depuis l’ouverture du Jubilé de la miséricorde, il y a trois mois. L’année sainte extraordinaire voulue par le pape François pousse ainsi les fidèles à s’approcher du sacrement de pénitence, parfois après plusieurs dizaines d’années sans confession, explique dans L’Osservatore Romano daté du 10 mars 2016 le recteur du Collège des pénitenciers du Vatican, le Père Rocco Rizzo.

Franciscain conventuel, le Père Rocco Rizzo appartient avec 13 autres de ses frères au Collège des pénitenciers du Vatican. Les frères de Padoue et gardiens de la basilique d’Assise, en Italie, se sont ainsi vus confier la tâche de confesser les fidèles dans la basilique Saint-Pierre en 1774. Auparavant, durant deux siècles, les confessions étaient assurées par les jésuites.

Dans la basilique Saint-Pierre, de grands confessionnaux en bois sont installés de part et d’autre du transept. Le Père Rocco Rizzo, qui a confessé près de 2000 personnes entre le 8 décembre et fin février, confie surtout avoir constaté «une grande augmentation des confessions» durant le premier mois de l’Année sainte, jusqu’à la fête de l’Epiphanie début janvier. A l’occasion du jubilé, d’ailleurs, une trentaine de religieux du monde entier se sont rendus disponibles pour prêter main forte aux confesseurs habituels.

Trois mois après l’ouverture du l’Année sainte, le Père Rizzo constate que les propos incessants du pape François sur la miséricorde ont un effet indéniable. Certains pénitents se présentent devant un prêtre «trente ou quarante ans après leur dernière confession», explique-t-il, et certains «ne sont même pas baptisés, ils veulent se confesser pour voir de quoi il s’agit».

Le franciscain assure qu’il faut «accueillir d’abord avec le sourire, avec de la joie dans le cœur» et reconnaît qu’il y a «des confessions ›lourdes’», parmi lesquelles les femmes avouant un avortement. Comme plusieurs centaines de prêtres envoyés à travers le monde par le pape François le 10 février dernier, les confesseurs du Collège des pénitenciers font partie des «missionnaires de la miséricorde», avec la faculté d’absoudre certains péchés habituellement réservés au Siège apostolique.

En guise de pénitence, les confesseurs de la basilique vaticane préfèrent donner désormais des œuvres à réaliser plutôt que des prières à réciter. «Aller trouver un malade, frapper à la porte de quelqu’un, faire les courses d’une personne âgée, payer la facture d’une personne qui n’en a pas les moyens ou accompagner une personne malade à la messe», ce sont les «gestes de charité» que les confesseurs recommandent aux pénitents.  (cath.ch-apic/imdeia/ami/mp)

Maurice Page

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