Cette opération de vérification est demandée à tous les disciples, aujourd’hui aussi, a souligné le Père Ronchi aux évêques et cardinaux responsables de dicastère, rassemblés dans la Casa del Divin maestro, maison religieuse dominant le lac d’Albano. «Combien as-tu? Combien de maisons? (…) Combien de voitures ou combien de bijoux sous la forme de croix ou d’anneaux?, a relancé le religieux italien. L’Eglise ne doit pas avoir peur de la transparence, aucune peur de la clarté sur ses pains et ses poissons, sur ses biens (…) Ce qui blesse le plus le peuple chrétien, c’est l’attachement du clergé à l’argent».
Sans cette transparence, on cherche parfois à tout garder, a observé le prédicateur, prenant l’exemple de certains ordres religieux qui cherchent à conserver leurs biens, comme un gage de «sécurité» en compensation de la crise des vocations. La logique de Jésus est pourtant inverse, a-t-il insisté. Lors du miracle de la multiplication des pains, il ne prête pas attention à la quantité du pain, mais s’inquiète surtout de le partager.
«La faim commence quand je tiens fermement mon pain pour moi, quand l’Occident rassasié garde son pain, ses poissons, ses biens pour soi (…)», a poursuivi le prédicateur. Pour rassasier le monde, il n’y a pas besoin de multiplications prodigieuses, a-t-il ajouté, mais il faut sortir de l’égoïsme, du gaspillage alimentaire, ou de l’accumulation d’un petit nombre. Ainsi, le miracle est moins dans la multiplication que dans le fait de remettre les cinq pains et deux poissons dans les mains du Christ en lui faisant confiance, sans calculer et garder quelque chose pour soi, a conclu le Père Ronchi. Le pape et les responsables de la curie sont en retraite de Carême jusqu’au 11 mars au matin, aux portes de Rome. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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