Le Cardinal a bénéficié du vote majoritaire du Front Sandiniste (FSNL, gauche au pouvoir depuis 2007) et de quelques suffrages de parlementaires de droite. Mgr Obando y Bravo partagera la responsabilité de la Commission pour la Paix et la Réconciliation avec le leader indépendantiste Miguel de Larreynaga et le religieux indigène Tomás Ruiz.
Mal perçue par l’opposition qui accuse le parti Sandiniste de vouloir «faire un cadeau» à Mgr Obando y Bravo, l’initiative du pouvoir Exécutif de nommer l’archevêque émérite a été en revanche saluée par les députés du FNSL. «La nomination de Mgr Obando y Bravo est juste et correcte, a assuré Jacinto Suárez, député sandiniste. Elle correspond au devoir accompli de la nation à l’égard d’un homme qui a été médiateur politique entre les années 1970 et 1990, en plus de sa mission de pasteur».
Il y a quelques jours, Mgr Obando y Bravo, âgé de 90 ans, avait quant à lui qualifié sa proposition de nomination de «geste de bonté». «Je remercie le président d’avoir proposé au Parlement de me nommer Responsable de cette Commission». Une proposition de nomination qui avait été également appuyée par la Conférence Épiscopale du Nicaragua (CEN).
Mgr Miguel Obando y Bravo est né en 1926 au sein d’une famille humble, dans le village de La Liberté. Il a été ordonné prêtre salésien en 1958. Dix ans plus tard, il a été élu évêque auxiliaire de Matagalpa, puis archevêque de Managua, en 1970 par Paul VI. En 1985, Jean-Paul II l’a fait cardinal, il devenait ainsi le premier prélat centraméricain à accéder à cette fonction. En 2005, il a pris sa retraite et a été remplacé par le cardinal Mgr Leopoldo Brenes Solórzano, l’actuel archevêque de Manágua.
Physicien et mathématicien de profession, Mgr Miguel Obando y Bravo est connu au Nicarágua pour son travail de médiateur lors de divers événements politiques intervenus lors de sa trajectoire épiscopale. En particulier dans les années 1970, lorsqu’il fut médiateur entre la guérilla sandiniste et le gouvernement du dictateur Anastasio Somoza Debayle.
Les années suivantes, Mgr Miguel Obando y Bravo a été l’un des leaders de l’opposition à la Révolution Populaire Sandiniste (1979-1990) et de «L’Eglise Populaire», composée de religieux et religieuses ainsi que de laïcs engagés dans le processus révolutionnaire. Entre 1988 et 1990, il s’est engagé à garantir les accords de paix entre le gouvernement du FSLN et la contre révolution, à Sapoá, qui a correspondu également à la tenue des premières élections démocratiques et pacifiques du pays. (Cath.ch-apic/jcg/bh)
Bernard Hallet
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