Deux des Sœurs assassinées venaient du Rwanda, les autres d’Inde et du Kenya. Les terroristes ont tué au moins douze autres personnes, dont deux femmes yéménites travaillant dans l’établissement, et huit personnes âgées. On reste sans nouvelles du Père Tom Uzhunnalil, salésien, qui résidait au couvent des sœurs.
«Ces religieuses étaient au service des plus pauvres et avaient accepté de rester pour eux dans l’enfer qu’est devenu le Yémen aujourd’hui», explique Marc Fromager, directeur de l’AED. «Elles ont été victimes d’un absurde assassinat de sang-froid, poursuit-il, qui semble encore plus violent que les bombardements quotidiens qui auraient pu les tuer à n’importe quel instant». Le directeur estime qu’on cherche à faire disparaître toute présence chrétienne dans ce pays.
En septembre dernier, Mgr Hinder, vicaire apostolique d’Arabie du Sud, rendait hommage à ces religieuses qui «malgré les menaces de guerre, confiait-il à l’AED, restent dans le pays et continuent de s’occuper des personnes handicapées».
Il y a quelques mois, avant la prise de la capitale par les Houthis, un mouvement chiite en guerre contre le gouvernement sunnite, on évaluait le nombre de chrétiens vivant au Yémen à environ 9’000, des expatriés indiens pour la plupart. On estime aussi qu’il pourrait y avoir entre 500 et 1’000 chrétiens d’origine musulmane au Yémen. L’apostasie étant passible de la peine de mort, il est impossible d’en parler officiellement.
Aujourd’hui, victimes collatérales de la guerre entre sunnites et chiites, les rares chrétiens expatriés sont partis, à cause de la violence et du risque d’enlèvement. Restent donc les plus pauvres. Ou ceux qui ont une mission particulière, comme les religieuses des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa. Deux prêtres salésiens restent sur place, dont le Père Tom dont on est sans nouvelles à ce jour.
Les chrétiens sont contraints de vivre leur foi et de se réunir clandestinement. «Être prudent et discret fait partie de notre comportement général dans les pays de la péninsule, surtout dans un pays en conflit comme le Yémen», explique Mgr Hinder.
Les chrétiens au Yémen
«C’est un acte, comme le pape l’a dit, diabolique», s’indigne Mgr Paul Hinder, vicaire apostolique d’Arabie, qui exprime sa tristesse au micro de Radio Vatican, suite à l’attentat qui a fait douze morts dans un hospice tenu par les Soeurs de la Charité. Marc Fromager, directeur de AED-France, décrit pour sa part la situation des chrétiens au Yémen, expliquant qu’il en reste très peu: ceux qui n’ont pas les moyens de partir et ceux qui ont décidé de rester, comme les Sœurs de Mère Térésa. (cath.ch-apic/rv/bh)
Bernard Hallet
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