Devant les participants au cours annuel sur le «For interne» promu par la pénitencerie apostolique au Vatican, le pape, sans désigner explicitement le cas des personnes divorcées-remariées, a exhorté les pasteurs à agir comme des pères au confessionnal.
Et «si je me trouve en difficulté et ne peux donner l’absolution?», s’est demandé le chef de l’Eglise catholique devant les 500 participants à l’audience. Il faut avant tout, a-t-il répondu en improvisant, «chercher s’il y a une voie, et souvent on la trouve». Il ne faut pas se fixer sur le langage parlé, a-t-il poursuivi, mais aussi être attentif au langage des gestes du pénitent qui disent le repentir, la souffrance.
«Dans les cas limites, a recommandé le pape, si l’on ne peut donner l’absolution, il faut parler comme un père, assurer au pénitent que Dieu l’aime et qu’il peut revenir quand il le souhaite, avant de lui donner la bénédiction». Et le pape de donner l’exemple de ce confesseur qui après avoir longuement administré le sacrement, disait devant le tabernacle: «Si aujourd’hui j’ai trop pardonné (…), c’est toi qui m’a donné le mauvais exemple!»
«La miséricorde, avant d’être une attitude ou une vertu humaine, a aussi expliqué le pape, est le choix définitif de Dieu en faveur de tout être humain pour son salut éternel». En effet, a-t-il insisté, «la possibilité du pardon est offerte à tous, grande ouverte comme la plus grande des ›portes saintes’». Le pape a une nouvelle fois encouragé les confesseurs à être instruments et non obstacle, gardiens et non maîtres de la grâce, ainsi qu’à ne pas gronder les fidèles.
«Si Dieu est tout-puissant, j’aime penser qu’il a une faiblesse, a aussi plaisanté l’évêque de Rome: une mauvaise mémoire». Car Dieu oublie les péchés une fois pardonnés. Ainsi après l’absolution, «les péchés n’existent plus, ils ont été effacés par la divine miséricorde». Le pontife a alors invité à ne pas oublier de faire la fête, car la fête fait partie du sacrement de la réconciliation. «Toute absolution est d’une certaine façon un jubilé du cœur», a-t-il aussi assuré avant d’encourager les confesseurs à souligner cette dimension en étant un «canal de joie». De même le pardonné ne doit plus se sentir oppressé par les fautes. (cath.ch-apic/imedia/ak/bh)
Bernard Hallet
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