Interrogé par le journal Kölner Stadt Anzeiger, le haut prélat allemand a également rappelé que les statistiques criminelles montraient que la plupart des pédophiles se trouvaient à l’intérieur du cercle familial: «il y a des pères ou d’autres proches des victimes. On ne peut cependant tirer la conclusion inverse que la plupart des pères sont par conséquent de possible prédateurs!» Le cardinal Müller a cependant reconnu que personne n’avait pu réaliser, à l’époque, les «conséquences à long terme» des abus sexuels.
«On pensait souvent – naïvement sans doute – que sermonner sérieusement le responsable suffisait», a-t-il déploré. Selon lui, la CDF a agi avec une «grande responsabilité» depuis qu’elle est chargée de traiter les cas d’abus sexuels dans le clergé (depuis le Motu proprio Sacramentorum Sanctitatis Tutela de Jean Paul II, 30 avril 2001, et la lettre De delictis gravioribus du cardinal Joseph Ratzinger, 18 mai 2001).Ainsi, la CDF garantit une procédure qui permet aussi d’écouter «des personnes qui ont été injustement accusées et qui, selon leur propre compte-rendu, ont vécu un enfer», a ajouté le chef de dicastère.
En février 2015, rappelle le journal américain National Catholic Reporter, le Frère jésuite Klaus Mertes, à l’origine de la révélation de scandales de pédophilie au collège jésuite Canisius de Berlin en 2010, appelait le cardinal Müller à la démission, dans les colonnes du Kölner Stadt Anzeiger. Selon Klaus Mertes, lorsque le haut prélat allemand était évêque de Ratisbonne (2002-2012), il aurait réinstallé en paroisse un prêtre qui avait purgé une peine de prison pour abus sexuels sur mineur. (cath.ch-apic/imedia/bl/rz)
Raphaël Zbinden
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