Le député ukrainien Victor Yelenskyy, rejoint par d’autres députés, notamment Svitlana Voitsekhovska et Pavlo Kyshkar, propose un amendement législatif pour favoriser le changement d’affiliation des paroisses orthodoxes. Il s’agit pour lui, par ce biais, de renforcer «l’unité de l’orthodoxie ukrainienne», «directement liée à l’unité de la société ukrainienne», rapporte RISU, le service d’information religieuse ukrainien basé à Lviv, en Ukraine occidentale.
Il s’agit pour ce sociologue des religions, président de l’Association ukrainienne pour la liberté religieuse, de consolider l’Eglise orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Kiev face à l’Eglise orthodoxe ukrainienne affiliée au Patriarcat de Moscou. Cette dernière est la seule à être reconnue canoniquement par les autres Eglises orthodoxes dans le monde. Les milieux nationalistes ukrainiens sont très hostiles à l’égard de cette Eglise qualifiée de «pro-russe» et anti-ukrainienne.
Les députés porteurs de l’amendement No. 4128 à la «Loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses» du 23 avril 1991 veulent ainsi contribuer au renforcement de la position de Kiev face à la Russie.
Cette initiative a provoqué de vives critiques de la part de l’Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, qui y voit le danger de manipulations, notamment de la part de milieux nationalistes ukrainiens, coutumiers de la saisie illégale d’églises orthodoxes rattachées au Patriarcat de Moscou.
Un tel amendement à la loi permettrait, en pratique, qu’une assemblée paroissiale puisse être fréquentée par des personnes n’appartenant pas à la communauté. Ces derniers auraient néanmoins le droit de voter pour changer les statuts de la paroisse, craint le Père Alexander Bakhov, chef du département juridique de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. D’où le risque de manipulation. (cath.ch-apic/risu/com/be)
Jacques Berset
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