Canada: Pas de sacrement des malades pour les candidats au suicide

Mgr Terrence Prendergast, archevêque d’Ottawa, au sud du Canada, a averti que les catholiques recourant au suicide assisté ou à l’euthanasie ne seraient pas autorisés à recevoir le sacrement des malades. L’Eglise catholique au Canada se mobilise contre la mise en place par le gouvernement d’une des législations les plus libérales du monde en matière d’aide au suicide.

Mgr Prendergast a rappelé aux fidèles que le suicide était un «grave péché» qui contrevenait directement au Cinquième commandement selon lequel «Tu ne tueras point», rapporte fin février 2016 le journal britannique Catholic Herald. Pour le prélat, il serait malhonnête de la part de l’Eglise de donner l’onction à des personnes désirant commettre un tel péché. Il serait également injuste de demander à un prêtre d’accorder le sacrement des malades dans de telles circonstances, a-t-il noté. Une personne cherchant à se tuer elle-même «ne se trouve pas dans la disposition appropriée» pour recevoir ce sacrement, a confirmé Mgr Prendergast. Pour l’archevêque d’Ottawa, le fait même de demander à être tué est un rejet de l’espérance que le rite essaye d’apporter à la personne dans cette situation.

La célébration du sacrement des malades consiste en l’onction d’huile bénite sur le front et en l’imposition des mains. Consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale annuelle, l’huile dite des malades apporte force et douceur, explique la Conférence des évêques de France (CEF) sur son site internet. Alors que la maladie apporte souffrance, inquiétude et peut même entamer le goût de vivre, le sacrement rappelle la dignité de chacun, raffermit la confiance, donne la force de supporter son épreuve et l’assurance qu’il la vit en proximité avec le Christ, rappelle la CEF.

L’Eglise en guerre contre l’Etat?

Les déclarations de l’archevêque d’Ottawa sont dans la ligne du mouvement d’opposition engagé par l’Eglise catholique du pays contre l’euthanasie.

Le nouveau gouvernement libéral a jusqu’à juin prochain pour créer un cadre légal aux pratiques d’euthanasie et de suicide assisté, approuvées par la Cour Suprême en 2015.

Le rapport final du gouvernement, publié le 25 février, indique que toutes les institutions de santé publiques seront obligées de fournir des services d’euthanasie et de suicide assisté. Si le document est approuvé par le Parlement, les établissements catholiques seront également concernés. Selon le Catholic Herald, l’adoption d’une telle loi mettrait l’Eglise en conflit direct avec l’Etat, ce qui pourrait provoquer la fermeture de certaines institutions. (cath.ch-apic/rz)

Raphaël Zbinden

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