Après une première critique émise au lendemain de la rencontre de La Havane, Mgr Sviatoslav Shevchuk reconnaît désormais que celle-ci fut «très importante», et même «historique». Mais, à ses yeux, la rencontre du 12 février ne représente que le début d’un parcours. «Nous ne devons pas fixer notre attention sur un seul point, sur cette déclaration», poursuit l’archevêque majeur de Kiev, «nous devons plutôt penser à ce qu’il faudra faire après». La première chose à faire est de libérer la religion de la politique, explique le jeune archevêque, assurant que «nous ne pouvons pas nous réconcilier avec la géopolitique, mais nous pouvons nous réconcilier avec nos frères».
Dès lors, sur fond de conflit en Ukraine, l’archevêque majeur de Kiev appelle de ses vœux «un véritable dialogue, sans s’accuser l’un l’autre, sans considérer l’autre partie comme un ennemi». S’il se dit ému des «paroles paternelles» du pape François à son égard, dans l’avion qui le ramenait du Mexique, Mgr Shevchuk se sent alors libre d’être aussi «franc et sincère» avec celui qui a dit de lui qu’il était «un brave homme» pour lequel il éprouvait «du respect».
Membre du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Mgr Shevchuk regrette alors de ne pas avoir été consulté au moment de la déclaration conjointe signée à Cuba, qui évoque la question ukrainienne. Un regret d’autant plus fort, note-t-il, que le pape François lui-même souhaite une «saine décentralisation de l’Eglise» et entend donner la parole aux Eglises locales.
Il ne devrait pas manquer de parler de cela au pape François, directement. Mgr Sviatoslav Shevchuk est en effet actuellement à Rome en vue du synode permanent de l’Eglise gréco-catholique qui s’y tiendra prochainement. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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