L’agression, perpétrée il y a deux semaines, a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, provoquant de vives réactions au plan mondial.
Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, cité par des quotidiens saoudiens, ces membres de la «Mutawa» ont été arrêtés «pour interrogatoire». La femme avait réussi à échapper aux griffes de ces policiers spéciaux chargés notamment de faire appliquer des codes vestimentaires islamiques, de veiller à l’application des heures de fermetures des magasins durant les temps de prière ou encore de de faire appliquer les prescriptions alimentaires, comme l’interdiction des boissons alcoolisées ou de la viande le porc.
Les «mutawa’in» sont également chargés de saisir les stupéfiants, ou encore les médias considérés comme anti-islamiques, dont des CD de groupes de musique occidentale, des émissions de télévision et des films.
En mars 2002, quand une école de jeunes filles à La Mecque était la proie des flammes, les «mutawa’in» avaient empêché ces filles de sortir du bâtiment, leurs vêtements n’étant pas conformes au code vestimentaire islamique. Ils avaient préféré courir le risque de les voir mourir: quatorze d’entre elles avaient alors péri dans la panique causée par l’incendie. Les méthodes de cette police religieuse redoutée peuvent être assez brutales, ayant déjà provoqué des drames lors d’interventions musclées.
Récemment, des membres de ce «Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice» ont suivi durant cinq jours un cours pour être en mesure d’identifier les sorciers potentiels. La sorcellerie comme la magie sont strictement interdites en Arabie saoudite. Une ligne téléphonique spéciale a été mise en place pour les dénonciations de cas de «sorcellerie».
Les personnes accusées de «sorcellerie» encourent la peine capitale. Une «unité anti-sorcellerie» a été fondée en 2009 dans le but d’identifier les sorciers potentiels. Rappelons que dans le royaume wahhabite, la série Harry Potter est interdite… L’an dernier, le grand mufti d’Arabie saoudite avait même émis une fatwa contre le jeu d’échecs, pourtant un jeu d’intelligence par excellence. (cath.ch-apic/com/be)
Jacques Berset
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