Le monastère œcuménique de Bose, avec ses 90 moines et moniales de divers pays et confessions, accueille de nombreux Romands sur son perchoir implanté à 90 kilomètres au sud d’Aoste, dans le nord de l’Italie. Une session pastorale y est ainsi organisée ces prochains jours pour les prêtres et agents pastoraux vaudois. Frère Matthias Wirz, protestant originaire de La Tour-de-Peilz (VD), nous raconte l’esprit communautaire qu’ils vont découvrir.
Pourquoi êtes-vous parti à Bose plutôt qu’à Taizé, communauté œcuménique fondé par un Vaudois ?
Il aurait en effet été plus logique que j’aille en France (sourire). Mais vous, quand vous rencontrez une femme mariée, lui demandez-vous comment elle a choisi son époux ? En fait, c’est la dimension monastique de Bose, plus prononcée qu’à Taizé qui m’a attiré. J’y suis arrivé en 1999. J’avais 26 ans et j’étais journaliste sur la riviera lémanique.
Comment avez-vous été accueilli comme protestant francophone ?
Il est vrai que le supérieur de la communauté, Enzo Bianchi, est Italien et catholique, comme une grande partie des moines et moniales. Aujourd’hui, nous sommes trois protestants à Bose. Un copte orthodoxe ayant grandi en Italie nous a rejoins. Et deux-trois novices, des hommes et des femmes, essaient chaque année d’intégrer la communauté, dont les membres ont fait vœu de chasteté et d’esprit communautaire.
Notre vie monastique est devenue plus riche car nous avons des manières différentes de nous confronter au réel.
Une vie épanouissante est donc possible entre moniales et moines à Bose ?
Les premiers frères ont pris le risque d’accueillir en communauté une première Italienne, catholique, et aujourd’hui une quarantaine de moniales partagent la vie de Bose. Notre vie monastique est devenue plus riche, plus difficile aussi, car nous avons des manières différentes de pratiquer l’accueil, de nous confronter au réel, de réagir aux situations, de nous parler. Mais que c’est vivifiant… Cela nous permet d’être davantage nous-mêmes.
A vous entendre, je devine que la coexistence n’est pas évidente…
Vous l’avez dit (sourire). En rejoignant un monastère, nous avons choisi, les uns les autres, un style de vie communautaire et après quelques mois ou années, chacun se rend compte que cette dimension d’être des frères et sœurs s’aimant entre eux est difficile à vivre.
A croire que l’œcuménisme au quotidien est plus facile à mettre en pratique que la vie commune entre moines et moniales. Et la dimension interreligieuse ?
Certains membres de notre communauté mènent un dialogue interreligieux dans un esprit monastique avec des moines hindouistes ou bouddhistes. Et nous accueillons à Bose quatre réfugiés musulmans, de tradition musulmane.
Vous êtes reliés très concrètement aux réalités de notre monde…
Oui, et particulièrement dans notre vie communautaire, basée sur un large accueil et une ouverture vers l’autre. C’est pourquoi je suis venu à Romainmôtier pour cet anniversaire. Je suis venu partager notre manière d’écouter les écritures bibliques. Et comme à Taizé, nous veillons à prier ensemble selon une liturgie compréhensible pour le plus grand nombre. Cela facilite l’accueil à Bose et amène certains d’entre nous à répondre aux invitations d’autres communautés.
Dans son numéro de février, Relais retient quatre termes liés au Jubilé – miséricorde, confession, indulgence et pèlerinage – pour les passer sous la loupe d’une analyse théologique et sociologique.
Le journal d’informations de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud fait appel au théologien Alain Viret ainsi qu’à la sociologue et journaliste Christine von Garnier. Ils décryptent l’actualité de ces termes dans une perspective de cheminement spirituel et humain, non sans dénoncer certains écueils, à l’instar du «dogmatisme de l’Eglise» dont le sacrement de confession reste encore marqué.
Le journal ouvre également ses colonnes à Valérie Lange. Aujourd’hui responsable de la recherche de fonds pour la Suisse romande auprès d’Action de Carême, elle témoigne de son parcours professionnel original: des plus prestigieuses écoles de commerce françaises à l’œuvre d’entraide des catholiques suisses, via les mouroirs de Mère Teresa.
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Pierre Pistoletti
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