«Médialogues» se penche sur l'avenir de RTSreligion

Quel avenir pour le fait religieux dans la grille des programmes du service public? A l’heure où s’amorcent les discussions entre la RTS et ses partenaires Cath-Info et Média-Pro, Médialogues poursuit le débat, sur les ondes de La Première, ce 20 février 2016.

Ada Marra, conseillère nationale socialiste vaudoise, Jean-François Mayer, historien et expert des courants religieux, initiateur de la pétition «Soutenons RTSreligion«, et Gilles Pache, directeur des Programmes de la RTS ont ainsi débattu des enjeux pragmatiques et éditoriaux de la réduction de l’enveloppe budgétaire allouée par la RTS aux émissions religieuses.


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Dans cette perspective, Gilles Pache est revenu sur la première réunion du groupe de travail qui regroupait la direction de la RTS et ses partenaires Media-Pro et Cath-Info, mardi dernier. Il visait, selon ses mots, à «analyser ce qu’on peut faire avec ce qu’il reste de la somme de la RTS pour les émissions religieuses, soit 1,6 million de francs». «Nous avons quatre mois pour trouver une offre éditoriale qui corresponde aux attentes des uns et des autres», a-t-il expliqué sur les ondes de La Première.

Une offre plus légère?

Pour le directeur des Programmes, le fait de traiter le fait religieux dans le service public reste «capital et central». «Nous ne sommes pas dans une négociation, mais dans une discussion éditoriale, précise Gilles Pache. On réfléchit ensemble à la manière de redéployer cette offre avec d’autres moyens de production selon l’enveloppe qui est la nôtre dorénavant». Une enveloppe réduite à 1,6 millions de francs, après une coupe de 1,2 million.

Le directeur des Programmes ne souhaite ni la suppression des magazines d’informations religieuses, ni celle des cultes et des messes diffusés sur la RTS. Mais la diminution budgétaire entraînera, selon Gilles Pache, une diminution des moyens de production: «Nous devons réfléchir à la manière de produire une offre un peu plus légère que ce que nous avons fait jusqu’à maintenant».

Audimat et politique

A côté des aspects pratiques, ce sont également les enjeux de fond qui ont été rediscutés ce matin. «Au-delà des budgets, nous avons le sentiment que l’on sacrifie ici beaucoup plus que l’un ou l’autre magazine, affirme Jean-François Mayer. On sacrifie une information religieuse dédiée assez unique en son genre en Europe francophone: une véritable offre d’information religieuse qui dépasse le cadre confessionnel». Raison pour laquelle l’historien des religions a lancé l’initiative «Soutenons RTSreligion». Elle a récolté plus de 25’000 signatures depuis son lancement, en novembre dernier.

Pour Jean-François Mayer, il en va de la responsabilité du service public d’offrir ce type de contenus spécialisés sur le phénomène religieux, «une offre qui n’est pas la plus commerciale qui soit». «Le service public doit savoir perdre de l’argent», ajoute Ada Marra, consciente qu’elle lance un pavé dans la mare, «il n’est pas soumis au marketing commercial de l’audimat». A l’heure où la question de la redevance prend des tournures politiques, «il est de la responsabilité de la SSR de s’en rappeler», insiste la conseillère nationale. (cath.ch-apic/rts/pp)

Pierre Pistoletti

Portail catholique suisse

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