«Le profit et le capital, a encore expliqué le pape argentin, ne sont pas un bien au-dessus de l’homme, ils sont au service du bien commun». «Et lorsque le bien commun est contraint à être au service du profit et du capital, considérés comme l’unique gain possible, cela s’appelle l’exclusion».
Dès lors, le chef de l’Eglise catholique a soutenu que le meilleur investissement était de créer des opportunités, déplorant que la mentalité régnante mette le flux des personnes au service du flux des capitaux, provoquant dans beaucoup de cas l’exploitation des employés comme s’ils étaient des objets à utiliser et à jeter. Le pape, alors, a lancé cet avertissement : «Dieu demandera compte aux ›esclavagistes’ d’aujourd’hui, et nous, nous devons faire tout le possible pour que ces situations ne se reproduisent plus», car le flux du capital ne peut déterminer le flux et la vie des personnes.
«Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ?» s’est encore interrogé le pape devant un parterre de travailleurs et d’entrepreneurs mexicains. Ce pays «veut-il léguer une mémoire d’exploitation, de salaires insuffisants, de harcèlement au travail ? Ou bien voudrait-il léguer une culture de la mémoire d’un travail digne, d’un logement décent et d’une terre à travailler ?» Voulons-nous, a-t-il conclu, «un air vicié par la corruption, la violence, l’insécurité et la méfiance ou, au contraire, un air capable de créer des alternatives, de générer du renouvellement et du changement ?»
En conclusion, très applaudi dans l’une des villes les plus violentes de la planète, le pape a invité le monde du travail au dialogue, à la confrontation et à la rencontre. Pour que les parents puissent profiter de leurs enfants, a-t-il relevé encore une fois, il faut dialoguer, se confronter, négocier… et perdre, afin que tous gagnent. (cath.ch-apic/imedia/ami/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/dieu-demandera-des-comptes-aux-esclavagistes-lance-le-pape/