La vidéo fait le tour du monde. Lors d’un bain de foule dans le stade de Morelia, au terme de sa rencontre avec les jeunes, le pape François s’est rendu auprès d’enfants handicapés, au premier rang. Derrière les enfants, des jeunes debout sont plein d’enthousiasme et veulent tous saluer le pape. Ils lui réclament aussi des chapelets.
Des bras sont tendus vers le pape, on tente de l’attraper alors qu’il est penché sur un enfant malade, il s’agace un instant, puis sourit et distribue quelques chapelets. Jusqu’au moment où – alors qu’un garde du corps mexicain fait signe aux fidèles de se calmer – le pape finit par perdre l’équilibre et par chuter sur un enfant en chaise roulante. Le pape se redresse, esquisse un sourire, mais son visage s’assombrit vite. Face à lui les fidèles semblent insister : «Ne sois pas égoïste, ne sois pas égoïste», lance alors le pape d’un air rageur à un fidèle dont on ne voit pas le visage.
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Il y a de quoi être «un peu nerveux» face à cet «enthousiasme excessif», a reconnu par la suite le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. C’est «une réaction très humaine et normale», qui plus est «à la fin d’une journée où il a eu des milliers rencontres, avec toute son énergie».
Mais si des images doivent rester de ce voyage, c’est bien celles des rencontres émouvantes et personnelles du pape François avec les fidèles, comme ces deux jeunes filles trisomiques à qui le pape a dit de le rejoindre sur le podium à Morelia, avant de les embrasser. Ou encore ce jeune handicapé au visage défiguré, porté à bout de bras dans la foule à Tuxtla, jusque devant le podium du pape qui va descendre jusqu’à lui afin de l’embrasser.
Autre moment, autre images. Lors de sa visite à l’hôpital pédiatrique de Mexico, le pape a passé un très long moment avec chacun des jeunes patients. On l’a vu donner ses gouttes à un jeune garçon que l’épouse du président de la République tenait en ses bras. On l’a vu aussi, particulièrement ému, écouter longuement une jeune femme en fauteuil roulant lui chanter l’Ave Maria de Schubert.
C’est une image toute simple qui peut résumer à elle seule le voyage: celle du pape François, seul et en silence, devant l’image de Notre-Dame de Guadalupe, dans l’immense sanctuaire marial à Mexico. Pendant 20 minutes, le 13 février, il a prié devant la célèbre icône. Au lendemain de sa rencontre historique avec le patriarche orthodoxe russe et au début d’un périple au Mexique, Dieu seul sait ce qu’il a confié à la Vierge, impératrice des Amériques. (cath.ch-apic/imedia/ami/be)
Jacques Berset
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