Dans la cathédrale baroque de San Cristóbal de las Casas, le pape François a longuement embrassé des personnes âgées et des malades. Il a disparu quelques moments du champ des caméras pour se rendre derrière l’autel de la cathédrale où, a assuré par la suite le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, il a brièvement prié en silence sur la tombe de Mgr Samuel Ruiz, adepte de la théologie de la libération et surnommé à l’époque ›l’évêque rouge’. Le pape François y a déposé des fleurs, a indiqué pour sa part la presse locale.
Celui que les indigènes appellent «Tatic Samuel» (le père de tous, en langue tzotzil), fut évêque de 1959 à 2000. C’est après le Concile Vatican II que Mgr Ruiz Garcia entreprit une nouvelle formation du clergé local, de manière à incorporer le message de l’Evangile dans l’histoire et la culture du lieu, dans l’Etat indigène du Chiapas. «Les pauvres doivent être les protagonistes de leur propre histoire», affirmait-il lors du Congrès national des indigènes qu’il avait organisé en 1974. Dérangeant les autorités mexicaines, il fut aussi regardé de travers par la hiérarchie catholique et invité à revoir ses choix pastoraux.
En 1994, quand les zapatistes déclarent la guerre au Mexique en raison de l’entrée en vigueur d’un accord commercial avec les Etats-Unis, Mgr Ruiz devient le principal médiateur du cessez-le-feu entre les parties et devient par la suite, le président de la commission nationale pour la mise en œuvre des négociations. Il a renoncé à sa charge d’évêque en mars 2000. Il est décédé en 2011. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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