«Quand on se retrouve à 2 ou 3 millions, on ne se sent plus seul et ça recharge les batteries de la foi! On rentre avec une belle énergie pour motiver les amis», lance Aline Jacquier, membre du Comité romand des JMJ, et coordinatrice pour le groupe Valais. Elle donne le «la» des témoignages recueillis ce samedi à Monthey. «En allant à Cracovie, je vais pouvoir partager ma foi avec d’autres chrétiens», explique Amélie, 25 ans. Comme la plupart des jeunes réunis ce matin, elle exprime la difficulté qu’elle a de parler de sa foi avec des gens de sa génération. «Dans mon cercle d’amis, je suis la seule croyante», se désole celle qui, en participant aux JMJ, veut faire grandir sa foi et partir à la découverte d’autres cultures. Cécile, originaire de Granges, profite quant à elle d’une période transitoire entre la scolarité et les études supérieures pour «partir faire cette expérience». Trop jeune pour aller à Rio en 2013, la jeune fille de 18 ans se réjouit de rencontrer elle aussi d’autres croyants en Pologne.
La journée avait pour but de permettre à des jeunes du diocèse de Sion de faire connaissance à travers des activités ludiques et des temps d’échange et de réflexion. Tous se retrouveront en juillet dans la délégation suisse qui prendra la route de Cracovie. Répartis en petits groupes, les jeunes ont pu se présenter, échanger et tisser des liens d’amitié. Karen est venue pour cette raison. «Ca m’intéresse mais je ne sais pas encore si je pars cet été», concède cette Val-d’Illienne de 22 ans. «Ce matin, j’ai rencontré des personnes que je serai amenée à revoir si je pars. Faire connaissance d’autres jeunes aujourd’hui va m’aider à me décider». Elle pense aussi à la ferveur qui se vivra à Cracovie pendant les temps de célébration et qui pourrait la pousser à prendre son ticket pour la Pologne. La jeune fille est pratiquante, lectrice à la messe, elle a parmi ses amis des croyants comme elle. Elle est venue également pour écouter l’évêque.
»Quand on se retrouve à 2 ou 3 millions, on ne se sent plus seul et ça recharge les batteries de la foi!»
La catéchèse donnée par Mgr Lovey fut le temps fort de la matinée. Le prélat s’est adressé à des jeunes très attentifs durant une trentaine de minutes sur le thème de la miséricorde. Les rencontres des JMJ s’inscrivent dans le cadre de l’Année de la miséricorde voulue par le pape François. «Avant de poser des gestes de miséricorde, il faut être miséricordieux», a relevé l’évêque en préambule de son exposé. Citant les béatitudes, Mgr Lovey a suggéré à l’assemblée de les apprendre par cœur pour qu’elles viennent du cœur. «La miséricorde n’est pas une notion abstraite, c’est un visage, celui du Père miséricordieux. En Dieu, la miséricorde dit tout son être», a insisté Mgr Lovey. Il a décortiqué le mot pour dire que «le cœur de Dieu se penche sur la misère des hommes». Abordant les œuvres de miséricorde, le prélat a incité l’assemblée à donner de son temps, de sa présence pour aider «les plus petits d’entre nous». Les jeunes ont pu ensuite réfléchir et échanger autour du thème. Ils devaient inventer des béatitudes.
La journée s’est déroulée dans la bonne humeur et la convivialité. C’est l’ambiance qu’espère trouver Felipe à Cracovie, lors de ce qui sera son premier pèlerinage. «Je ne sais pas ce que je vais trouver là-bas, mais c’est une bonne chose à faire pour rencontrer des gens qui croient en Dieu. Je veux vivre ces journées dans la joie. La foi doit se vivre joyeusement!», lance le jeune homme. Bastien, 19 ans, participera lui aussi à ses premières JMJ et espère faire de belles rencontres. Plus croyant que pratiquant, il souhaite «pouvoir partager des moments de convivialité tout en vivant sa foi avec d’autres jeunes».
«Nous comptons quarante inscrits à ce jour», annonce Aline Jacquier, membre du comité romand des JMJ, et coordinatrice pour le groupe Valais. Elle espère une centaine de participants d’ici à la clôture des inscriptions, le 31 mars prochain. Après Cologne, Sydney, Madrid et Rio, la jeune femme vivra ses cinquièmes JMJ. Cette croyante qui allait à la messe par devoir, a participé au rassemblement de Cologne «un peu par hasard». «Ca m’a tellement apporté, que je me suis lancée dans l’aventure», explique-t-elle. Beaucoup des participants de cette journée ont entendu parler des JMJ par leur entourage ou, comme Cécile, par l’aumônerie de son collège ou encore ont lu des articles dans le journal paroissial de leur secteur.
«C’est une belle aventure pour les jeunes», confirme, pour sa part, l’évêque qui garde un excellent souvenir des JMJ de Czestochowa, auxquelles il a participé en 1991. Mgr Lovey, qui ne se rendra pas à Cracovie, estime que ce type d’événement est fondateur dans la vie d’un jeune qui vit une expérience d’Eglise universelle. «J’ai souvent constaté que quantités de jeunes s’engageaient en église après une expérience telle que celle des JMJ. Cela éveille chez nombre d’entre eux une vocation chrétienne qu’ils n’éprouvaient pas auparavant», analyse le prélat.
Aline Jacquier annonce une journée romande de préparation aux JMJ le 16 avril prochain à Vevey. (cath.ch-apic/bh)
Bernard Hallet
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