Devant les journalistes qui l’accompagnent dans son voyage, en route entre La Havane et Mexico, le chef de l’Eglise catholique a dit sa joie d’avoir rencontré pour la première fois le patriarche de Moscou, avec qui il a signé une déclaration conjointe.
Alors que la question du primat du pape est un sujet de frictions entre Rome et Moscou, le pontife argentin a souligné avoir eu avec le patriarche Cyrille une «conversation entre frères». «Je me suis senti devant un frère, et lui aussi m’a dit la même chose», a insisté le pape, évoquant encore «deux évêques qui parlent des situations de leurs Eglises».
Lors de cette discussion de deux heures en toute liberté, a poursuivi l’évêque de Rome, il a été question «de la situation du monde, des guerres – des guerres qui risquent désormais de n’être plus tant que cela en morceaux mais d’engager tout le monde -, de la situation de l’orthodoxie, du prochain synode panorthodoxe», prévu au mois de juin en Crète.
Alors que la déclaration commune signée à Cuba évoque entre autres la situation en Ukraine, en Irak et en Syrie, ou encore la défense des valeurs chrétiennes, le pape François a soutenu que ce texte serait sujet à de nombreuses interprétations. Mais, a-t-il aussitôt précisé, «ce n’est pas une déclaration politique, ou sociologique, mais une déclaration pastorale, de deux évêques qui se sont rencontrés avec des préoccupations».
Le pape a aussi confié avoir évoqué avec le patriarche orthodoxe russe un programme d’activités possibles en commun , assurant alors que l’unité se fait en marchant et pas seulement dans des bureaux. Il a par ailleurs tenu à remercier le président cubain Raúl Castro pour sa disponibilité à accueillir cette rencontre. «J’avais parlé avec lui de cette rencontre l’autre fois (lors de son séjour à Cuba en septembre 2015, ndlr) et il était disposé à tout faire pour cela», a précisé le pape François. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)
Bernard Hallet
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