Le haut prélat suisse, qui a pris une part active dans les tractations longues et secrètes entre les deux chefs d’Eglise pour préparer l’événement, attribue ce tournant historique aux «circonstances qui ont changé». Dans les pages de l’hebdomadaire français «La Vie», le cardinal Koch se dit convaincu que cette rencontre «aurait pu avoir lieu avec Benoît XVI s’il ne s’était pas retiré». Car «ce sont les défis du monde, surtout la persécution des chrétiens, l’œcuménisme du sang, qui, par leur importance, ont rendu cette rencontre plus urgente».
Pourquoi cette rencontre a-t-elle lieu à Cuba ? «Du côté orthodoxe, explique le cardinal Koch à Radio Vatican, on ne souhaitait pas que cette rencontre se tienne en Europe, car c’est le continent des divisions des Eglises, tandis que ces rencontres n’ont pas pour but de souligner les divisions», mais de chercher à les dépasser.
Si le cardinal Koch n’évoque pas la déclaration commune qui a fait l’objet de négociations jusqu’au 10 février, tard dans la nuit, le document abordera selon toute probabilité la situation des chrétiens persécutés – en particulier au Moyen-Orient -, la défense des valeurs chrétiennes et le besoin de construire l’unité.
Quant aux thèmes de l’échange privé de deux heures entre le pape et le patriarche, le chef du dicastère en charge de l’œcuménisme estime qu’il sera «impossible» de faire l’impasse sur la question de l’Ukraine et des «difficultés existant dans les relations entre l’Eglise gréco-catholique et les Eglises orthodoxes», qui ont longtemps constitué un obstacle au rapprochement.
Le cardinal salue aussi le courage du patriarche orthodoxe, qui accomplit cette démarche œcuménique en dépit de voix critiques au sein de sa propre Eglise, du côté des plus conservateurs. Quoiqu’il en soit, assure-t-il, cette rencontre sera «un signe fort pour le monde», qui pourra avoir «des répercussions positives sur le dialogue théologique». (cath.ch-apic/imedia/ak/be)
Jacques Berset
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