Echangeant récemment avec une trentaine de Mexicains par vidéos interposées, le pape François leur avait demandé de lui accorder un moment seul devant l’image de la Vierge, confiant que chaque fois qu’il s’était recueilli devant la patronne du pays, celle-ci lui avait apporté «sécurité et tendresse». Pour la première fois comme pape, mais pour la troisième fois de son existence, il se rendra ainsi dans ce haut lieu marial d’Amérique latine, à une vingtaine de kilomètres de Mexico.
En décembre dernier, annonçant sa visite au Mexique, le pape François avait indiqué qu’il souhaitait demander à Notre-Dame de Guadalupe que l’année sainte extraordinaire du Jubilé de la miséricorde soit «une semence d’amour miséricordieux dans le cœur des personnes, des familles et des nations».
La Vierge est apparue à plusieurs reprises entre le 9 et le 12 décembre 1531 à Juan Diego, un jeune Aztèque récemment converti au catholicisme, sur la colline de Tepeyac, lui demandant de consacrer une chapelle à son nom, à l’endroit même. Le jeune homme se rendit alors chez l’évêque qui, ne le croyant pas, demanda un signe qui démontre la véracité de l’apparition. Juan Diego rapporta les propos du prélat à la Vierge qui lui assura qu’elle lui donnerait un signe. Alors qu’il rentrait chez lui, un médecin lui déclara que son oncle, atteint de la peste, ne pouvait être guéri. Le berger partit alors à la recherche d’un prêtre pour qu’il administre les derniers sacrements à son oncle. Sur le chemin, la Vierge lui apparut à nouveau.
A son retour, l’oncle malade était guéri et raconta qu’une dame était venue le voir en lui demandant que Juan Diego aille cueillir des roses sur la colline. Juan Diego s’exécuta et y trouva des roses, inhabituelles en hiver. Il en ramassa plusieurs dans sa tunique et alla les montrer à son évêque. Tandis qu’il faisait tomber les fleurs de son vêtement, les témoins découvrirent l’image de la Vierge Marie imprimée sur le tissu. Ce signe est considéré comme le premier miracle de la Vierge de Guadalupe et l’image intacte et colorée d’1,45 mètre de haut peut être encore vénérée aujourd’hui, derrière une vitre blindée.
Le sanctuaire marial dans lequel se rendra le pontife, second monument catholique le plus visité au monde après le Vatican, est un haut lieu de dévotion, visité par près de 20 millions de pèlerins chaque année. Ce lieu était également particulièrement cher à Jean Paul II, qui s’y rendit à quatre reprises. D’abord en 1979 lors de son tout premier voyage apostolique, invoquant alors Notre-Dame de Guadalupe comme «Mère des Amériques». Puis en 1990, en 1999, et enfin en 2002 pour la canonisation de Juan Diego. (cath.ch-apic/imedia/mg/rz)
Raphaël Zbinden
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