Lors de sa catéchèse, le pape a médité sur le sens du jubilé célébré tous les 50 ans dans l’Ancien testament, comme «une rémission générale des dettes, une restitution des terres qui aidait à combattre l’inégalité, en permettant aux pauvres de retrouver le nécessaire pour vivre». Cet événement permettait que la liberté, la terre et l’argent redeviennent un bien pour tous et non seulement pour quelques-uns, comme cela arrive aujourd’hui, a constaté le pontife en déplorant que 80% des biens mondiaux appartiennent à 20% de l’humanité.
Le pape a aussi mis en garde contre le «grave péché» de l’usure. «Combien de situations d’usure, de nos jours, causent de la souffrance et de l’angoisse aux familles», a-t-il dénoncé en souhaitant que le Jubilé de la miséricorde soit l’occasion de libérer les cœurs de cette volonté d’avoir plus. Le pape a encouragé en ce sens à «répondre généreusement aux demandes de prêts, sans faire de calculs mesquins et sans exiger des intérêts impossibles». «Si le jubilé n’arrive pas jusqu’aux poches, a-t-il lancé, ce n’est pas un vrai jubilé». Et le pontife d’inviter largement les catholiques à se demander s’ils ne possèdent pas «trop de choses», suggérant de laisser à celui qui n’a rien «10%, 50 %» de ses biens.
Payer la dîme
Au premier jour du Carême, le pape François a donc remis à l’honneur la dîme qui prévoyait qu’un dixième des revenus soit versé aux pauvres, aux veuves et aux orphelins, ainsi que les prémices, par lesquelles on offrait dans l’Antiquité la première partie des récoltes aux prêtres et aux étrangers. «Combien de ›prémices’ celui qui est plus riche pourrait donner à celui qui est en difficulté !», a noté le pape avant de donner des exemples concrets : «le produit du travail, des salaires, des économies, de tant de choses que l’on possède et qui parfois sont gaspillées».
A la veille de la 24e Journée mondiale du malade, le pape a invité à prier pour les malades et à «leur faire sentir notre amour». S’adressant aux personnes qui assistent les malades, il leur a souhaité de sentir leurs besoins, même les plus imperceptibles. Au terme de la rencontre, l’évêque de Rome a aussi invité à prier pour son prochain voyage au Mexique (12-18 février) et sa rencontre avec son «cher frère Cyrille», patriarche de Moscou et de toutes les Russies, à Cuba, au premier jour du voyage. (cath.ch-apic/imédia/mp)
Maurice Page
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