Le tribunal n’a pas jugé sur le droit ou non des requérants de continuer à occuper les locaux de la paroisse. Il a déclaré la requête de l’EERV irrecevable dans la mesure où il n’a pas été capable de déterminer qui exerce le droit de possession de l’église de Saint-Laurent. L’édifice appartient en effet à la ville de Lausanne qui le met à disposition de la paroisse réformée. Or l’action en justice a été intentée non pas par la paroisse, mais par l’organe supérieur de l’Eglise réformée cantonale. «Ce jugement découle d’une incompréhension du tribunal sur le fonctionnement de l’EERV», répond son président Xavier Paillard qui indique qu’il fera appel.
Soulagé par la décision de justice, le collectif R regrette la position de l’EERV. «Nous avons produit des témoignages qui montrent que les activités du lieu ne sont pas perturbées», a déclaré au Courrier Pauline Milani, membre du collectif. «Des paroissiens font partie du collectif, nous travaillons avec la base», ajoute-t-elle. Le collectif ne désespère pas de renouer le dialogue.
Depuis le début de l’occupation, en mars 2015, l’EERV a sommé plusieurs fois le collectif R de quitter les lieux. Devant son refus constant, elle a entamé une procédure judiciaire à fin octobre. Sur les six requérants qui se sont installés dans la salle de paroisse en mars 2015, quatre sont sortis de la procédure Dublin et ont ainsi évité d’être expulsés. D’autres requérants se sont succédé dans le lieu occupé. «Grâce à l’action du collectif, 24 personnes ont échappé à un renvoi, dont beaucoup ont transité par le refuge», se réjouit Pauline Milani. Le collectif plaide pour un moratoire sur les renvois selon la procédure de Dublin. (cath.ch-apic/lc/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/lausanne-les-requerants-dasile-de-saint-laurent-obtiennent-un-sursis/