Au terme d’une semaine de travail, la Commission pontificale pour la protection des mineurs a publié le 8 février un communiqué faisant état d’initiatives proposées au pape, comme «la demande de rappeler à toutes les autorités de l’Eglise l’importance d’une réponse directe aux victimes». La commission d’une quinzaine de membres a aussi proposé l’institution d’une journée mondiale de prière et d’une liturgie pénitentielle.
Au fil du communiqué, la commission insiste sur l’organisation, en de nombreux diocèses à travers le monde, de rencontres sur la protection des mineurs, des Philippines à l’Amérique centrale en passant par l’Ecosse ou la Pologne.
La Commission pontificale pour la protection des mineurs ne revient pas, en revanche, sur sa décision – le 6 février dernier – de suspendre l’un de ses membres, le Britannique Peter Saunders, responsable de la National association for people abused in childhood (NAPAC) en Grande-Bretagne. Elle précise uniquement que son rôle, à la demande du pape, est de promouvoir «la responsabilité des Eglises locales».
Cette commission n’a pas pour objectif de s’intéresser à des cas particuliers, a simplement précisé par la suite le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, justifiant ainsi la suspension de Peter Saunders. Il est en effet reproché à cette ancienne victime de prêtre pédophile de mener des activités militantes en conflit d’intérêt avec son rôle au sein de la commission. Peter Saunders s’oppose notamment au maintien au Chili de l’évêque d’Osorno, Mgr Juan Barros, soupçonné d’avoir couvert par son silence un prêtre pédophile. Il a essayé en vain de faire entendre par la commission une victime de ce prêtre. L’activiste a par ailleurs publiquement demandé que le cardinal australien George Pell, membre de la curie accusé d’avoir voulu acheter le silence d’une victime dans les années 1980 en Australie, soit «mis sur la touche». (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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