Le politique devrait toujours «être dans la ligne de ce qui est possible», a estimé le président de la Conférerence épiscopale allemande, dans le journal Passauer Neue Presse. L’Allemagne ne peut pas «accueillir tous les nécessiteux du monde», a-t-il lancé.
Le cardinal, soulignant que «la compassion ne connaît pas de limite», a néanmoins rejeté toute limitation du droit d’asile allemand. Il a rappelé que toute personne pénétrant sur le sol européen devait être traitée avec respect et équité. «Les frontières de l’Europe ne doivent pas être des frontières de mort», a martelé l’archevêque de Munich.
Pour le prélat, une démarche de réduction du nombre de réfugiés ne peut pas être mise en place seulement une fois que «les personnes sont à nos frontières». Il a insisté sur la nécessité d’aider les migrants à la fois à l’intérieur du pays et dans les Etats voisins. «La riche Europe porte un lourd fardeau, en particulier l’Allemagne, c’est une évidence», a-t-il assuré, relevant qu’en comparaison de certains pays du Moyen-Orient ou d’Afrique, ce fardeau était «beaucoup plus léger».
Mgr Marx a en outre fustigé la position du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) concernant la crise des réfugiés. La formation eurosceptique a récemment demandé que les garde-frontière puissent faire usage de leur arme pour dissuader les migrants d’entrer dans le pays et les abattre en cas de passage forcé. Le cardinal a qualifié ces propos d'»inacceptables et inhumains».
Il s’est ainsi déclaré effrayé par la xénophobie en Allemagne, relevant qu’il y avait toujours eu dans le pays «un potentiel certain d’extrémisme de droite et de racisme». Le responsable de l’Eglise allemande a déploré à cet égard un renforcement de ce type d’idéologie et un durcissement des discours. «Le vernis de la civilisation n’est pas aussi épais que ce que l’on imaginait jusqu’ici», a martelé le prélat.
Mgr Marx a témoigné de son «immense respect» pour la chancelière Angela Merkel, qui est à l’origine d’une politique d’ouverture en faveur des réfugiés. Il a rappelé que la politique ne devait pas signifier rechercher à tout prix le gain électoral, mais poursuivre des buts et des principes.
Le cardinal a par ailleurs tempéré les attentes concernant une prochaine visite du pape François en Allemagne. Le pontife a été invité en 2015 par la Conférence épiscopale allemande. «Je me réjouirais de sa venue. Mais cela dépend uniquement de sa décision», a indiqué le prélat. (cath.ch-apic/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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