«Le pape a régulièrement rencontré les chefs des différentes Eglises orthodoxes. Une rencontre avec le chef de l’Eglise orthodoxe russe, la plus grande d’entre elles, servira non seulement de jalon crucial dans le renforcement du dialogue orthodoxe-catholique, mais elle aidera à unir les efforts pour défendre les valeurs fondamentales et surtout protéger les chrétiens eux-mêmes de la persécution», a déclaré à l’agence russe Interfax le secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de Russie, Igor Kovalevsky. «Il est scandaleux au XXIe siècle que les chrétiens dans diverses régions du monde soient soumis non seulement à la persécution, mais aussi à un génocide.»
«La possibilité d’une visite du pape en Russie n’est pas objet de discussions aujourd’hui», a expliqué de son côté le métropolite Hilarion de Volokolamsk, chef du Département synodal des relations ecclésiastiques extérieures, lors d’une conférence de presse à Moscou. La rencontre entre le pape et le patriarche de Moscou a toujours été envisagée sur un territoire neutre et Cuba correspond à cette définition. Le patriarche ne voulait pas d’une rencontre avec le pape en Europe parce que l’histoire difficile de la division et les conflits entre les chrétiens est associée avec l’Europe. «Le fait que le patriarche visite les pays d’Amérique latine au moment même où le pape se rend au Mexique a permis de tenir une réunion dans le Nouveau Monde. Cette rencontre, nous l’espérons, tournera une nouvelle page dans les relations entre les Eglises», a déclaré le métropolite. La rencontre se déroulera à l’aéroport international de La Havane et mènera à la signature d’une déclaration commune.
Le métropolite Hilarion a précisé aussi que le dialogue entre les deux Eglises se développe indépendamment des relations entre la Russie et le Vatican.
Selon Hilarion, la question de la persécution des chrétiens sera au centre de cette réunion. La situation au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans d’autres régions, où les extrémistes mènent un véritable génocide de la population chrétienne, nécessite des mesures urgentes et une interaction encore plus étroite entre les Eglises chrétiennes. «Dans cette situation dramatique, il est nécessaire de mettre les désaccords de côté et d’unir les efforts pour sauver le christianisme dans ces régions où il est soumis à la persécution la plus difficile», a-t-il relevé.
Le pape et le patriarche parleront aussi des relations bilatérales et de la politique internationale. Le métropolite Hilarion a répété que le problème des relations avec les gréco-catholiques (uniates) en Ukraine n’est pas résolu. Le prélat a dénoncé en particulier, la destruction par les uniates de trois diocèses du patriarcat de Moscou en Ukraine occidentale; le transfert du siège de l’Eglise gréco-catholique de Lviv à Kiev; le désir persistant de cette Eglise de se donner le statut de patriarcat; sa propagation sur les terres orthodoxes traditionnelles de l’est et sud de l’Ukraine et son soutien aux schismatiques du patriarcat auto-proclamé de Kiev. (cath.ch-apic/interfax/mp)
Maurice Page
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