Chine: Le gouvernement réagit positivement à l’interview du pape François

 

Les autorités de Pékin n’ont pas tardé à réagir après l’interview dédiée à la Chine accordée par le pape François au journal «Asia Times», publiée le 2 février 2016. Les autorités ont «pris en compte» l’interview «importante» du pape, a annoncé dès le lendemain un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

L’entretien a par ailleurs été retranscrit sur les canaux de communication officiels de la République populaire de Chine, comme le «Quotidien du peuple» ou le site de la CCTV, télévision d’Etat.

Volonté de «dialogue constructif avec le Vatican»

«La Chine a toujours été sincère quant à l’amélioration des relations sino-vaticanes, a poursuivi le porte-parole du gouvernement, et a fait beaucoup d’efforts à cet égard». Les autorités chinoises maintiennent leur intention d’un «dialogue constructif avec le Vatican», a ajouté le fonctionnaire, et attendent du Saint-Siège un «comportement flexible et pragmatique», pour créer les «conditions d’une amélioration des relations».

Dans les 24 heures qui ont suivi la publication de l’article, plus d’une centaine d’articles et de commentaires ont été publiés dans les médias chinois, rapporte le site italien spécialisé «Vatican Insider». Dans un éditorial, le directeur du «Global Times», journal anglophone considéré comme un organe semi-officiel du parti communiste, estime que «les bonnes intentions du pape» contribuent à «adoucir les relations entre la Chine et le Vatican».

Le «Quotidien du peuple» se félicite de l’encouragement du pape François au dialogue et à la paix, et rappelle la contribution du Saint-Siège au rétablissement historique des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis. Le journal affirme que le «rapprochement entre la Chine et le Vatican est désiré par de nombreux Chinois», mais tacle des «opposants qui craignent que le Vatican ne sacrifie leurs intérêts».

Certains catholiques chinois toujours réticents

Certains catholiques chinois craignent en effet un rapprochement diplomatique entre le Saint-Siège et Pékin trop hâtif, au prix de certains sacrifices. A commencer par la liberté d’organisation de l’Eglise en Chine.

Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hong-Kong, avait mis en garde sur son blog contre le danger de «brader le droit pontifical de nommer les évêques» et d’infliger «une blessure grave à la conscience des fidèles». Le haut prélat chinois, qui n’a plus droit de cité dans les médias du Vatican, avait eu des mots particulièrement durs à l’égard de la diplomatie menée par le cardinal Pietro Parolin, l’accusant de «dialoguer avec Hérode». (cath.ch-apic/imedia/bl/be)

Jacques Berset

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