«Je vous remercie pour tout votre engagement et votre responsabilité dans le traitement des cas de pédophilie au sein du clergé», a ainsi affirmé le pape aux membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, réunis en assemblée plénière. Le dicastère est en effet chargé de traiter des «délits graves» commis par les prêtres et responsables ecclésiastiques: les délits contre les sacrements (eucharistie, ordination, pénitence…), ainsi que ceux contre les mœurs, à savoir les abus sexuels commis par des membres du clergé sur des mineurs.
Devant l’accumulation du nombre de cas de recours de prêtres accusés de délits graves, le pape a créé en novembre 2014 un collège spécialement chargé de traiter ces dossiers, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Puis, à l’invitation du Conseil des cardinaux (C9), il a créé en juin 2015 une section judiciaire au sein de la CDF en charge de juger les évêques accusés d’avoir couvert des actes pédophiles.
Un mois plus tard, le procès d’un évêque accusé d’actes pédophiles aurait dû se tenir pour la première fois au Vatican. D’abord reporté pour des raisons de santé, le procès pénal de l’ancien nonce en République dominicaine, Mgr Józef Wesolowski, n’a finalement jamais eu lieu car le prélat polonais a été retrouvé mort dans son logement, au Vatican, fin août 2015.
Début 2014, le pape avait créé une Commission pour la protection de l’enfance qui compte aujourd’hui une quinzaine de membres provenant des divers continents, hommes et femmes, majoritairement des laïcs. Parmi eux se trouvent deux anciennes victimes de prêtres pédophiles.
Dans son discours aux membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le pape François a par ailleurs encouragé leur travail en ces termes: «Et quand, au soir de notre vie, il nous sera demandé si nous avons donné à manger à ceux qui ont faim et à boire à ceux qui ont soif, il nous sera aussi demandé si nous avons aidé les gens à sortir du doute, si nous nous sommes engagés à accueillir les pécheurs, en les admonestant et en les encourageant, et si nous avons été capables de combattre l’ignorance, surtout celle qui concerne la foi chrétienne et la bonne vie».
«L’attention à l’intégrité de la foi et des habitudes est une tâche délicate», a en outre reconnu le pape François, qui a encouragé le dicastère à un travail collégial, une juste synodalité à tous les niveaux de la vie ecclésiale. (cath.ch-apic/imedia/ami/bh)
Bernard Hallet
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