Viorel Ionita, un prêtre roumain consultant à la réunion de préparation du concile, confie à cath.ch que la rencontre s’est déroulée dans une ambiance «excellente et fraternelle» et que tous les différends entre les 14 Eglises présentes ont été dépassés.
Des doutes avaient pourtant surgi avant la synaxe, notamment du côté du patriarcat de Moscou, sur la réelle possibilité de la tenue de ce concile en 2016. Des divisions entre Eglises et des visions différentes du règlement du concile semblaient autant d’obstacles difficilement franchissables. La rencontre devait initialement se dérouler à Istanbul, siège du patriarcat de Constantinople. Mais les tensions entre la Turquie et la Russie ont provoqué le déplacement de l’assemblée.
Viorel Ionita avoue avoir lui aussi eu des doutes avant le commencement de la synaxe, mais qui se sont estompés, au fur et à mesure du rassemblement. Il confirme que toutes les décisions importantes ont été prises à l’unanimité et que tous les points de vue se sont accordés.
Les thèmes approuvés officiellement pour examen et adoption par le Concile sont: La mission de l’Eglise orthodoxe dans le monde contemporain, la diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer, le sacrement du mariage et ses empêchements, l’importance du jeûne et son application aujourd’hui, et les relations de l’Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien.
Le saint Esprit était à l’oeuvre
Viorel Ionita précise qu’aucun thème important n’a été éludé. Il avoue avoir été étonné par l’atmosphère chaleureuse et constructive qui régnait au Centre orthodoxe du patriarcat oecuménique à Chambésy. Le professeur à la faculté de théologie de Bucarest y voit «l’œuvre du Saint Esprit». «Nous avons pu ressentir lors de cette assemblée que ce sont seulement nos traditions culturelles qui sont différentes, mais nous partageons une même théologie et nous constituons une seule et même Eglise», martèle-t-il.
Le prêtre roumain assure que les différences de vue ayant pu exister entre les patriarcats de Moscou et Constantinople se sont effacées. Les deux grands pôles orthodoxes étaient en particulier en désaccord sur les modalités de vote au concile. Il a finalement été décidé que les décisions devaient être prises à l’unanimité des 14 Eglises qui se réuniront en Crète, à l’Académie orthodoxe de Crète, près de La Canée, à l’ouest de l’île.
Selon Viorel Ionita, le différend entre les Eglises d’Antioche et de Jérusalem est également en voie de règlement.
Les primats ont en outre défini l’établissement d’un secrétariat panorthodoxe, des coûts budgétaires relatifs au concile, ainsi que de la participation d’observateurs non-orthodoxes aux sessions d’ouverture et de clôture. Le prêtre roumain indique qu’une invitation en ce sens sera prochainement envoyée au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, à Rome.
Les primats ont aussi exprimé leur soutien aux chrétiens persécutés du Moyen-Orient et leur préoccupation constante pour les deux métropolites, Paul Yazigi du Patriarcat d’Antioche et Gregorios Yohanna Ibrahim de l’archidiocèse syriaque, kidnappés en Syrie, en 2013. (cath.ch-apic/com/rz)
Raphaël Zbinden
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