«Le mal n’est pas l’immigration, mais l’injustice qui règne dans le monde et qui crée ces situations», a martelé le cardinal Montenegro. C’est donc en traitant du problème de l’injustice que l’on pourra régler le problème de l’immigration, a-t-il ajouté avant d’appeler de ses vœux des choix politiques transparents. Déplorant que la Méditerranée soit devenue «le plus grand cimetière du monde», l’archevêque d’Agrigente, dont le territoire recouvre l’île de Lampedusa, a appelé à ne pas s’agripper au passé mais à devenir protagonistes de «l’histoire différente» qui est en train de se profiler avec les vagues de migrants.
«Dans la politique, il manque encore le thème de l’accompagnement», a aussi constaté le cardinal, pour qui l’on ne peut se contenter de sauver la vie, donner de la nourriture, donner un toit. Mgr Giampietro Dal Toso, secrétaire du Conseil pontifical Cor Unum, lui a fait écho en rapportant l’anecdote «emblématique» d’un groupe de migrants ayant demandé à une Caritas d’un Etat européen où ils étaient accueillis d’enlever la croix accrochée dans la salle commune. Pour le ›numéro deux’ du dicastère de la charité du pape, il faut donc non seulement accueillir les réfugiés mais aussi leur offrir un accompagnement, y compris culturel, pour une bonne intégration.
La majeure partie des migrants, a aussi noté Mgr Dal Toso, proviennent de situations d’instabilité politique. C’est pourquoi, a-t-il estimé, si l’on résout les instabilités politiques, on résoudra aussi automatiquement une bonne partie des problèmes des migrations. La résolution des conflits qui génèrent des migrations, à commencer par la question syrienne qui a déjà causé près de 250’000 morts, a insisté le prélat, devrait être une priorité politique. (cath.ch-apic/imedia/ak/rz)
Raphaël Zbinden
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