«Vu leur histoire, les juifs de Suisse font entendre leur voix dès que l’Etat de droit et les droits de l’homme sont remis en question, et c’est le cas pour cette initiative», assurent les fédérations israélites. Même les initiatives populaires n’ont pas le droit de saper les principes de la proportionnalité, du droit international et des droits de l’homme, affirment les juifs de Suisse.
Elle ne permet plus de juger les dossiers au cas par cas
Ils qualifient l’initiative de mise œuvre «Pour le renvoi effectif des étrangers criminels»de «discriminatoire». Pour eux, la démarche lancée par l’Union démocratique du centre (UDC), vise à punir les étrangers bien plus lourdement que les citoyens suisses, pour le même crime. «Par conséquent, cette initiative va à l’encontre de notre système de valeurs et de notre tradition humanitaire», tonnent les fédérations juives.
Les juifs de Suisse ne s’opposent pas au renvoi des grands criminels de nationalité étrangère, comme le propose le projet de loi du Conseil fédéral. Ils sont cependant contre l’initiative de mise en œuvre qui va bien trop loin, puisqu’elle ne permet plus de juger les dossiers au cas par cas. «Dans la réalité, il faut distinguer si un renvoi frapperait un père de famille qui vit en Suisse depuis 30 ans et qui a des enfants en âge scolaire ou un étranger nouvellement arrivé», estiment la FSCI et la PLJS. La Suisse est la patrie réelle de beaucoup d’étrangers de la seconde génération. Pour les juifs de Suisse, ce serait inacceptable de les renvoyer pour de petits délits, comme le demande l’initiative de mise en œuvre. (cath.ch-apic/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/les-juifs-de-suisse-sopposent-a-linitiative-de-mise-en-oeuvre/