L’invitation à visiter pour la première fois la mosquée de Rome, l’une des plus grandes d’Europe, a été adressée au pape par une délégation musulmane, trois jours après sa visite à la synagogue de la capitale italienne. Cette délégation était conduite par l’imam Yahya Pallavicini, vice-président de la Communauté religieuse islamique en Italie, et par Abdellah Redouane, directeur du Centre culturel islamique d’Italie, en charge de la gestion de l’immense mosquée située au nord de Rome. Des ambassadeurs de pays arabes figuraient également dans la délégation, a indiqué le Vatican. La veille, un leader musulman italien avait indiqué la volonté de faire coïncider cette visite avec celle, en Italie, de l’émir du Qatar, autour du 27 janvier.
Un an après s’être rendu sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem, Jean Paul II avait été le premier pape à entrer dans une mosquée, à Damas, le 6 mai 2001. Le pape polonais avait ainsi franchi le seuil de la mosquée des Omeyyades, accompagné par le cheikh Ahmad Kaftaro, grand mufti de Syrie. Il avait alors espéré que son geste soit le signe de sa «détermination à faire progresser le dialogue interreligieux entre l’Eglise catholique et l’islam» dans un discours lu en arabe par l’un de ses assistants.
Chaussé de babouches blanches, il s’était rendu dans la salle de prière et y avait médité quelques minutes en silence devant le tombeau qui, selon la tradition, serait celui du prophète Jean-Baptiste. La mosquée des Omeyyades est, de fait, une basilique chrétienne transformée en lieu de culte musulman au 7e siècle, avec l’arrivée des Arabes. La basilique elle-même avait été bâtie sur un temple païen.
Deux mois après des propos jugés polémiques sur l’islam à Ratisbonne, au sud de l’Allemagne, Benoît XVI était quant à lui entré pour la première fois dans un lieu de culte musulman, la mosquée bleue d’Istanbul, le 30 novembre 2006. Avec le mufti de la capitale turque, il s’était longtemps recueilli dans une prière silencieuse avant de souhaiter que sa visite permette aux chrétiens et aux musulmans de trouver «les moyens et les chemins de la paix pour le bien de l’humanité».
Quant au pape François, il effectuerait alors à Rome sa troisième visite dans une mosquée, après s’être rendu à son tour dans la mosquée bleue d’Istanbul, le 29 novembre 2014, puis, plus récemment, dans la mosquée centrale de Bangui en République centrafricaine, le 30 novembre 2015.
Œuvre de l’architecte italien Paolo Portoghesi, la grande mosquée de Rome fut financée par le roi Faysal d’Arabie saoudite, et inaugurée en 1995, durant le pontificat de Jean Paul II. Elle peut accueillir jusqu’à 12’000 fidèles. (cath.ch-apic/imedia/ami/rz)
Raphaël Zbinden
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