Gérard Gorthcinsky, diacre permanent depuis 1994 dans la région parisienne, d’un côté. De l’autre, une trentaine de diacres permanents romands, certains avec leurs épouses, ainsi que des discernants. Tel a été le cadre de la 5e Journée romande des diacres permanents, le 18 janvier au Centre d’études pastorales comparées de l’Université de Fribourg. Sous la houlette bonhomme de l’abbé François-Xavier Amherdt, cette journée d’échanges a abordé le service de la Parole, une des missions du diacre permanent.
La Parole de Dieu cohabite avec le service de la diaconie et celui de la charité, a rappelé l’intervenant principal. Gérard Gorthcinsky s’est référé, dans son apport, aux mots de l’évêque lors d’une ordination diaconale, lorsque le prélat remet l’Evangile au diacre: «Soyez attentifs à croire à la parole que vous lirez, à enseigner ce que vous avez cru, à vivre ce que vous aurez enseigné».
Le service de la Parole serait-il moins bien honoré que celui de la liturgie ou de la diaconie? Pour le diacre français, il faut éviter de trop séparer les actions. Et de citer l’exemple de sa paroisse de Colombes, au nord-ouest de Paris: «Parmi les SDF qui campaient devant notre église, il y avait un musulman… Il a demandé à être baptisé. Les gens de la paroisse m’ont aidé, sans rien me demander. Alors je veux être chrétien». Bel exemple de convergence entre le service de la Parole et le service du frère.
Pour Gérard Gorthcinsky, le diacre est le premier bénéficiaire de la Parole. «N’hésitez pas à demander l’intelligence des Ecritures dans votre prière», plaide-t-il. Car il n’existe pas de service de la Parole sans que les diacres en soient eux-mêmes nourris. Les partages en petits groupes ont ensuite permis d’échanger sur les pratiques des diacres et leurs rapports à la Parole. La pratique de la liturgie des Heures notamment, lieu de méditation des textes bibliques, est pour beaucoup un lieu de ressourcement.
Après le repas, le diacre parisien a évoqué l’homélie comme le moment de commentaire de la Parole. Sur la base de sa pratique personnelle, dans sa paroisse, il a donné quelques éléments d’une bonne prédication: éviter de blesser quelqu’un, faire que les gens se sentent impliqués dans son commentaire, remercier. Et surtout, «montrer que la Bonne Nouvelle que j’annonce est une bonne nouvelle pour moi».
Les échanges sur les pratiques pastorales romandes ont démontré la richesse des expériences diaconales. Dans le Jura pastoral, un parcours de lecture des psaumes avec les paroisses réformé et mennonite est en cours de démarrage. L’expérience de l’Evangile à la maison du diocèse LGF a également été mentionnée. La lecture des textes bibliques par des adolescents, dans le cadre de la catéchèse, ouvre sur un autre espace de lecture des textes.
Le Centre international du diaconat, créé en 1965, a été évoqué. Car l’expérience du diaconat se répand sur tous les continents. Et à Rome, dans le cadre du Jubilé de la miséricorde, une journée des diacres est prévue en mai prochain.
La Journée de Fribourg a soudé les diacres romands. Issus des trois diocèses, ils se sont déjà donné rendez-vous en 2017. Pour continuer à partager la richesse et la variété de leurs ministères respectifs. (cath.ch-apic/bl)
Bernard Litzler
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