Le cardinal Schönborn commentait la tenue d’une conférence, lors du Congrès apostolique européen de la miséricorde d’avril prochain, sur Robert Schumann, l’un des pères fondateurs de la construction européenne.
«La référence à Robert Schumann est bienvenue en ce moment, a-t-il expliqué, car nous ne devons pas oublier que l’Europe a été ensanglantée et en larmes par des siècles de guerres». Maintenant, devant le grand défi des réfugiés et des migrants, a-t-il regretté, il y a le risque que chacun se retire dans ses propres frontières et que «des barrières, des murs reviennent». D’ailleurs, «le rideau de fer existe de nouveau, a-t-il déploré. Il existe d’une autre manière, mais il existe de nouveau».
Dès lors, la «miséricorde chrétienne», et celle de tous les politiques qui ont la foi, peut vaincre les peurs et les nouveaux nationalismes», a-t-il estimé, jugeant que «nous sommes au milieu d’une vague de nouveaux nationalismes en Europe». Le cardinal Schönborn a par ailleurs espéré que les évêques européens soient capables, à l’avenir, de trouver «des paroles communes d’encouragement».
Pour le moment, a-t-il relevé, la Commission des Episcopats de la Communauté européenne COMECE, «soyons honnêtes, n’a pas encore réussi à trouver une réponse forte aux défis des réfugiés, ni une analyse des causes: pourquoi tout cela, ce drame européen, ce drame du Proche-Orient, et celui de l’Afrique ?».
Le président de la Conférence épiscopale autrichienne s’exprimait en marge d’une conférence de presse, au Vatican, sur le Congrès apostolique européen de la miséricorde, qui se tiendra à Rome du 31 mars au 4 avril 2016. Outre une conférence sur «Robert Schumann et la miséricorde politique en Europe», le 31 mars, ce congrès verra la participation du cardinal allemand Walter Kasper, le 1er avril. Le pape François présidera en outre une veillée de prière, le 2 avril, pour le «jubilé des spiritualités de la Divine miséricorde». (cath.ch-apic/imedia/bl/be)
Jacques Berset
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