Des Burkinabè, en colère après les sanglantes attaques de djihadistes, «s’en prennent à des personnes portant barbes fournies, enturbannées ou voilées, de peau claire ou noire», a affirmé dans un communiqué Simon Compaoré, ministre burkinabè de la sécurité intérieure, qui appelle les populations à faire confiance aux forces de défense.
Il dénonce une «attaque odieuse et barbare des djihadistes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI)» et reconnaît que «des citoyens mus par une colère bien compréhensible» s’en prennent à des personnes soupçonnées d’être de connivence avec les assassins. Le gouvernement burkinabè appelle «les populations courageuses du Burkina Faso au calme et à la retenue. Il les invite à faire confiance aux autorités nationales ainsi qu’aux vaillantes forces de défense et de sécurité qui mettent tout en œuvre pour la sécurisation totale du territoire national».
Il demande à chaque Burkinabè de s’abstenir de tout acte d’agression verbale ou physique à l’encontre d’autres personnes, afin de ne pas porter atteinte à la cohésion et à l’unité nationale.
Dès dimanche 17 janvier, en hommage aux victimes, les Burkinabè ont entamé un deuil national de 72 heures. Cette attaque sanglante menée par des djihadistes a été qualifié de «drame» par Mgr Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, qui relève que son pays sort d’une année de transition. Les élections présidentielles et législatives ont en effet marqué la fin du régime de transition mis en place en novembre 2014 suite à la chute de Blaise Compaoré, l’ancien président burkinabè resté 27 ans au pouvoir. L’archevêque de Ouagadougou espérait l’arrivée d’une nouvelle ère, alors que le pays avait déjà été placé en en zone rouge après les récentes attaques au nord du Burkina Faso, à la frontière du Mali. (cath.ch-apic/com/be)
Jacques Berset
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