Pravin Togadia, président du WHC, a assuré que ces conversions avaient été réalisées dans le cadre de la campagne de «retour à la maison» de son organisation, ayant pour objectif de récupérer les hindous devenus chrétiens et musulmans.
Ces affirmations soulèvent de graves questions concernant l’application des lois destinées à empêcher les conversions forcées dans le pays, souligne le Père Gyanprakash Topno, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques d’Inde, interrogé le 15 janvier 2016 par l’agence d’information catholique Ucanews.
Le Père Topno affirme ne pas être convaincu par les chiffres de conversions avancés. Il confirme néanmoins que le WHC s’est engagé dans la conversion de chrétiens, en particulier dans les zones tribales du Jharkand, du Chhattisgarh et du Madya Pradesh. «Cela montre que les lois anti-conversion sont utilisées de façon sélective contre les minorités religieuses», martèle le porte-parole. Il demande ainsi au gouvernement indien d’enquêter sur les allégations du groupe et d’agir en conséquence dans le cas où des violations de la loi seraient constatées.
Plusieurs Etats indiens ont voté des lois interdisant les conversions religieuses réalisées par le biais de menaces, de fraudes ou «d’incitation». Ces délits peuvent être punis d’emprisonnement. Les leaders chrétiens considèrent que ces législations ont pour but de contrôler les activités des Eglises dans les secteurs de la santé et de l’éducation, qui peuvent être interprétées comme des «incitations».
Le cardinal catholique indien Telesphore Placidus Toppo qualifie les affirmations du groupe hindouiste de «pure propagande». Il assure ne pas croire les chiffres présentés. «Même si de telles conversions étaient survenues, elles ne seraient pas véritables», puisqu’elles ont été faites sous la menace d’un boycott social, lance le prélat.
L’archevêque Leo Cornelio, de Bhopal, dans le centre de l’Inde, estime que les déclarations du WHC font partie d’une campagne publique destinée à exacerber les tensions religieuses en vue de gains politiques. Il a jugé que les personnes qui se targuent de conversions devraient être punies selon les lois anti-conversions en vigueur dans le pays.
Mgr Henry Thakur, de Raipur, au centre-est du pays, assure que les déclarations du Conseil hindou sont simplement fausses et qu’aucun chrétien n’a abandonné sa religion.
«Ils ne peuvent rien faire contre le bon travail que nous faisons auprès des pauvres et des nécessiteux. C’est pourquoi ils veulent ternir notre image et dénigrer nos actions», a-t-il asséné. (cath.ch-apic/ucan/rz)
Raphaël Zbinden
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