«Qu’en est-il de l’infiltration de la communauté gay au sein du Vatican?», a lancé le journal hondurien au cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, capitale du Honduras. Il ne s’agit pas seulement d’une infiltration, le pape François a même parlé d’un lobby en ce sens, a-t-il répondu. Peu à peu, le pape cherche à «purifier» cette situation, a-t-il poursuivi. On peut comprendre les homosexuels, et la législation pastorale est là pour les assister, «mais ce qui est erroné ne peut pas être la vérité», a-t-il insisté.
D’après l’influent cardinal, coordinateur du Conseil des cardinaux (C9) pour la réforme de la curie romaine, certaines personnes ont interprété les paroles du pape François comme une ouverture de l’Église au mariage de personnes de même sexe. Le cardinal a rejeté cette possibilité.
«Nous devons comprendre que certaines choses peuvent être réformées et d’autres ne le peuvent pas,» a-t-il expliqué. «La loi naturelle ne peut pas être réformée. Dieu a conçu le corps humain, homme et femme, de manière à se compléter mutuellement et transmettre la vie. Le contraire n’est pas dans le plan de la création. Il y a des choses qui ne peuvent pas être modifiées».
Un précédent rapport sur le travail du pape pour contrer le «lobby gay» a été largement diffusé, mais sa précision est incertaine. Déjà en juin 2013, le site catholique de la gauche chilienne «Reflexión y Liberación» avait affirmé que François mentionnait l’existence d’un «lobby gay», lors d’une rencontre de la Confédération latino-américaine des religieuses et religieux. Mais cette dernière a déclaré que l’affirmation rapportée «ne peut pas être attribuée avec certitude au Saint-Père».
La clarification a été faite durant le vol du retour de Rio, le 28 juillet 2013. «Tant est écrit sur le lobby gay. Mais je ne l’ai pas encore rencontré», a déclaré le pape. «Tous les lobbies sont mauvais. Ils sont ce qu’il y a de plus problématique pour moi». Et citant l’enseignement du Catéchisme, contre la marginalisation des personnes homosexuelles, il a ajouté: «si une personne est homosexuelle et qu’elle cherche sincèrement le Seigneur, qui suis-je pour la juger ?
Le cardinal Maradiaga a également répondu au journal El Heraldo à propos de la réforme et les changements dans l’Église. «Nous ne devrions pas nous attendre à des réformes majeures dans la doctrine de l’Eglise. La réforme concerne l’organisation de la curie». Il reconnaît qu’il y a des résistances face à la réforme de la Curie, disant qu’il y a des gens qui «résistent à tout changement» précisément parce que «ils ne connaissent pas la vie de l’Eglise». L’Église est pas seulement une institution humaine, a-t-il expliqué. Elle est plutôt «divino-humaine», signifiant qu’il y a des choses «ne dépendant pas que de l’humain».
Les militants LGBT étaient au synode
Selon l’agence de presse catholique (CNA), les militants LGBT ont organisé des conférences et des manifestations de sensibilisation, en particulier au cours des synodes sur la famille, organisés à Rome en 2014 et 2015. Ces actions ont été menées par une coalition appelée le Réseau mondial des catholiques Arc-en-Ciel (GNRC) afin de cibler les participants synodaux, dans l’espoir de contrer l’influence des évêques de l’Afrique de l’Ouest, présentés comme les plus conservateurs de l’assemblée synodale. (cath.ch-apic/cna/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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