«Le nom de Dieu est miséricorde» (éditions Robert Laffont et Presses de la Renaissance) est un ouvrage idéal pour qui veut comprendre l’objectif de l’année sainte extraordinaire souhaitée par le pape François.
Tout au long de ce livre, le pape raconte nombre d’anecdotes déjà entendues, et l’on retrouve le cœur de ses homélies à la Maison Sainte-Marthe où il fustige fréquemment les docteurs de la loi et souhaite sans cesse une Eglise aux «portes ouvertes» et transformée en véritable «hôpital de campagne» pour aider ceux qui tombent à se relever.
Cet ouvrage est aussi traversé par l’idée qu’une Eglise qui ne ferait pas preuve de miséricorde ferait fuir les fidèles. Il souhaite ainsi que l’Eglise «redécouvre le ventre maternel de la miséricorde» et aille «à la rencontre des nombreux ›blessés’ qui ont besoin d’écoute, de compréhension, de pardon et d’amour».
Le pape y explique par ailleurs sa grande proximité avec les prisonniers, jugeant ainsi qu’il n’est «pas meilleur» qu’eux. Il offre aussi au fil de la conversation des conseils aux confesseurs – dont il déplore parfois une trop grande «curiosité, surtout sur le plan sexuel» – comme aux pénitents. Une fois encore, il fait alors une nette différence entre le «pécheur» qui «reconnaît son besoin de miséricorde», et le «corrompu» qui «ignore l’humilité, ne considère pas qu’il a besoin d’aide, et mène une double vie».
Dans «Le nom de Dieu est miséricorde», le pape François aborde enfin, en pointillé, quelques sujets délicats, anticipés par plusieurs médias. En matière d’accueil des divorcés-remariés dans l’Eglise, il donne ainsi l’exemple de l’une de ses nièces, mariée civilement avec un homme dont le précédent mariage n’avait pas encore été annulé par la justice.
Il explique alors que cet «homme extrêmement pieux» et «religieusement formé» avait demandé à son confesseur de recevoir une bénédiction, faute de pouvoir recevoir l’absolution.
Le pape revient aussi brièvement sur l’attitude de l’Eglise envers les homosexuels et son «Qui suis-je pour juger» devenu célèbre. Il explique avoir alors «paraphrasé de mémoire le Catéchisme de l’Eglise catholique, où l’on explique que ces personnes doivent être traitées avec délicatesse, et non marginalisées». Il souhaite que les personnes homosexuelles puissent se confesser pour rester «proches du Seigneur» et juge que l’on peut «leur conseiller la prière, la bonne volonté, leur indiquer le chemin, les accompagner». (cath.ch-apic/imedia/ami/be)
Jacques Berset
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