L’AJC, fondé aux Etats-Unis en 1906 avec le but de regrouper toutes les composantes juives américaines pour défendre le droit des juifs du monde entier, condamne la profanation de ce cimetière, où des dizaines de croix ont été détruites. L’organisation juive américaine exprime l’espoir que la police israélienne arrêtera les responsables et qu’ils seront livrés à la justice.
Pour le rabbin David Rosen, directeur international des affaires interreligieuses de l’AJC, il est essentiel pour Israël «de faire tout son possible pour prévenir de tels actes odieux et d’en punir les auteurs».
Le cimetière et le monastère des Salésiens de Beit Gémal, situé à 500 mètres de distance, ont déjà été la cible d’extrémistes juifs dans le passé.
Les croix en béton et en bois de plusieurs tombes ont été brisées et jetées à terre. Aucune revendication n’a été faite. La police de Beit Shemesh, prévenue des faits le 30 décembre 2015, a ouvert une enquête.
Au cours de la nuit du 31 mars au 1er avril 2014, toujours dans la zone de Beit Shemesh, des vandales inconnus avaient tracé des inscriptions blasphématoires sur les murs de deux maisons appartenant au monastère catholique latin de Deir Rafat. Les religieuses du monastère, appartenant à la Famille monastique de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge Marie et de Saint Bruno, avaient indiqué à cette occasion, que, parmi les inscriptions en hébreu, certaines exprimaient des phrases blasphématoires à l’encontre de Jésus et de la Vierge Marie. Des voitures en stationnement dans la zone avaient également été vandalisées.
L’acte subi par le monastère de Deir Rafat faisait partie de la série d’actes d’intimidation perpétrés à l’encontre de monastères chrétiens à compter de février 2012, note l’agence d’information vaticane Fides. Depuis lors, à plusieurs reprises, en signant de la formule «le prix à payer» et en peignant des slogans racistes et haineux, des groupes extrémistes fanatisés proches du mouvement des colons ont mené des attaques contre des lieux de culte – églises et mosquées – fréquentés par la population arabe. Nombre d’entre eux n’ont pas été arrêtés par la police israélienne.
L’expression «prix à payer» a fait son apparition dès 2008, à partir de la volonté de milieux extrémistes, encouragés par des rabbins ultras, de répondre œil pour œil à toute action jugée hostile aux implantations de colons juifs dans les territoires palestiniens. Certaines voix critiques, comme celle de Carmi Gillon, qui a dirigé entre 1994 et 1996 le Shin Bet (services de sécurité intérieurs israéliens), si Israël ne parvient pas à arrêter les crimes nationalistes estampillés «le prix à payer», c’est qu’il «ne souhaite pas le faire».
«Nous ne voyons pas de résultats parce que nous ne cherchons pas à en avoir», avait-il déclaré en en mai 2014. L’ancien chef du Shin Bet estimait que ces attaques pourraient être stoppées rapidement, mais «ils ne le souhaitent pas», rapportait alors i24news, une chaîne de télévision d’information internationale en continu. (cath.ch-apic/lpj/fides/be)
Jacques Berset
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